Un café littéraire à Kigali autour de la lutte contre les négationnistes

Redigé par NDJ
Le 28 mai 2018 à 03:16

Ce dimanche 27 mai, un café littéraire a été organisé dans la salle de conférences de l’Office Rwandais des Recettes. Le Café portait sur les écrivains contribuant à la lutte contre le négationnisme et révisionnisme du génocide des Tutsi de 1994.

Il était animé par le Dr André Twahirwa, un franco-rwandais, africaniste ; par Albert Toch, un écrivain belge et par le Dr Jean Damascène Bizimana, Secrétaire Exécutif de la CNLG. La modération était assurée par le Maître de conférence Dominique Celis.

"Je suis l’une des habitués de ces cafés littéraires que j’apprécie pour leur façon d’accroître nos horizons de pensées. J’encourage les organisateurs à continuer cette oeuvre culturelle", a dit Jeannette Kagame qui participait au Café littéraire de ce dimanche 27 mai 2018.

Elle a fait l’éloge d’Albert Toch pour le livre "Traqueur de génocidaires" qu’il a écrit avec un autre Belge Philippe Brewaeys.

"Nous t’apprécions, M. Toch, pour être parmi ceux qui secouent une certaine opinion publique internationale qui est lente à reconnaître le génocide et celle qui trempe dans le négationnisme du génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda de 1994", a dit la Première Dame du Rwanda s’adressant à l’écrivain.

En passant, elle a félicité le Dr André Twahirwa, l’autre conférencier qui fut son enseignant au Burundi au cours de ses humanités générales. "Je suis très honorée d’avoir été votre élève", a-t-elle dit s’adressant au Dr André Twahirwa.

Le Dr Bizimana J.D. a montré que le génocide des Tutsi a été préparé au point que les diplomates en poste à Kigali ne cessaient d’envoyer des telex au près de leurs pays pour souligner les actes et les signes tangibles montrant l’imminence de ce crime d’Etat. Il a déploré le fait que 24 ans après, il ne manque pas de négationnistes et autres révisionnistes de ce "génocide populaire".

Dr André Twahirwa a dépeint la tactique des révisionnistes de ce génocide perpétré contre les Tutsi de 1994 avec leur terminologie de "génocide rwandais", appréciant un pas important franchi par l’ONU qui a levé tout équivauque et consacré solennellement "le génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda de 1994".

L’écrivain belge Albert Toch a loué les efforts de la communauté internationale avec le TPIR-Arusha qui a ordonné l’arrestation et jugement de 85 sur 90 présumés génocidaires sur qui ont pesé les mandats d’arrêt internationaux. Il a néanmoins dit que certains pays protègent les génocidaires pour des raisons politiques non avouées.

"Les négationnistes du génocide des Tutsi roulent sur des raisons politiques qui datent de très longtemps. Ils nourrissent l’idéologie de l’ethnocentrisme hutu cher à des pays qui ont colonisé le Rwanda dont la Belgique », a dit Dr J.D Bizimana évoquant aussi des intérêts économiques de certaines ONGs qui, pour être financées, vivent des rapports délibérément biaisés.

« Et puis, il y a certains gouvernements qui ont longtemps soutenus les régimes qui, par la suite, ont commis le génocide et qui sont obligés de tremper dans le négationnisme de peur d’être confondus et de reconnaître leurs responsabilités dans ce génocide des Tutsi », a ajouté Bizimana trouvant que tant que les pays de la Communauté internationale n’éliront une loi réprimant le Génocide des Tutsi de 1994, les criminels auteurs de ce génocide ne seront toujours pas inquiétés.


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