Le propriétaire de Source Oil Limited poursuit la construction de sa station service sur un site résidentiel à Kibagabaga avec l’appui des documents contestés par l’Office Rwandais de Protection de l’Environnement, REMA. Ses voisins sont indignés. L’administration locale hésite. La confusion est absolue.
L’affaire traine. Victor Nduwumwami construit, il y a plus de dix mois, sa station service au site Jolie dans le quartier de Kibagabaga. Il possède une autorisation de bâtir de la marie et une attestation de l’évaluation de l’impact environnemental qu’il a obtenu auprès de l’Office Rwandais de la Promotion de l’Investissement (RDB en sigle en Anglais). Cette attestation est vivement contestée par REMA, car l’homme d’affaire aurait esquivé une étape primordiale de consultation publique, tellement son projet menace l’environnement de ses voisins qui n’arrêtent pas de crier gare et au secours.
Maintenant bon nombre de personnes impliquées sont au courant de l’affaire.
« Nous avons fait savoir nos recommandations d’arrêter les travaux de construction sur ce site à tous les organes qui travaillent avec nous et chacun doit prendre ses responsabilités », précise Rose Mukankomeje, directrice générale de REMA.
Mais, depuis le mois de février, (le mois marquant les premières correspondances écrites entre REMA et le pétrolier), la construction de la station suit un rythme effréné.
« Les ouvriers travaillent sans arrêt, on dirait la course », remarque un camionneur qui amène du sable.
Ni l’administration, à travers le maire de Gasabo, ni la police, personne ne clarifie le dénouement de l’affaire.
« La population n’a pas le droit de refuser un projet quel qu’il soit », lance Willy Ndizeye, le maire de Gasabo joint au téléphone avant de relancer « mais si les documents sont truqués, nous devrions arrêter les constructions, au besoin tout détruire ».
Certes, la mairie de Gasabo serait en train d’examiner les recommandations de REMA, appuyées par une expertise qui relève les irrégularités et de potentielles menaces de la station.
Et la police nationale accepte de prêter main forte au renforcement de la loi –dans le cas précis l’arrêt de la construction— si les autorités administratives en font la demande, précise Spt Theos Badege, le porte-parole.
Pour le moment, les organes du pays se jettent les responsabilités. Parfois, en faisant preuve d’état d’âme et en recherchant le « bouc émissaire ».
A défaut d’une décision ferme de la mairie de Gasabo, plusieurs pistes sont envisageables.
Les résidents de Jolie, les plus menacés, peuvent et veulent saisir la justice.
REMA pourrait également envisager une action judicaire selon Faustin Munyazikwiye chargé du département de régulation et du contrôle de la pollution au sein de REMA.
Peu importe les procédures et la tournure que prendra l’affaire, elle a engendré déjà une vive tension entre le pétrolier et son entourage. Cette tension pourrait nuire à son business.
Mais le patron de Source Oil est un homme, selon lui, qui ne cède pas facilement malgré des antécédents controversés.
« Il y a des lois dans ce pays et j’ai des documents authentiques », avait-il rétorqué à ses détracteurs la semaine dernière.
En outre, dans le voisinage un mystère se crée autour de ce personnage —Victor Nduwumwami — que certains qualifie d’homme « au dessus des lois environnementales ».
Si l’affaire menace l’environnement des résidents de Jolie à Kibagabaga, elle n’épargne pas non plus la cohésion des institutions publiques.
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