Un suspect génocidaire rwandais toujours détenu en France un an après son arrestation

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Le 7 juin 2011 à 06:13

Le procureur français des libertés et de la détention a décidé le 25 mai de cette année, de maintenir le suspect génocidaire rwandais Octavien Ngenzi en détention provisoire, un an après son arrestation le 3 juin 2010 à Mayotte, a indiqué lundi son avocate Françoise Mathé.
suite à un procès judiciaire ouvert en 2010 par le parquet de Mayotte, où il avait fait une demande d’asile politique sous un faux nom, l’ancien maire de la commune rwandaise de Kabarondo, dans l’est du Rwanda, est accusé de crimes (...)

Le procureur français des libertés et de la détention a décidé le 25 mai de cette année, de maintenir le suspect génocidaire rwandais Octavien Ngenzi en détention provisoire, un an après son arrestation le 3 juin 2010 à Mayotte, a indiqué lundi son avocate Françoise Mathé.

suite à un procès judiciaire ouvert en 2010 par le parquet de Mayotte, où il avait fait une demande d’asile politique sous un faux nom, l’ancien maire de la commune rwandaise de Kabarondo, dans l’est du Rwanda, est accusé de crimes contre l’humanité et de génocide pour son rôle présumé dans les massacres des centaines des Tutsis dans la province de Kibungo, y compris celle menée le 13 avril 1994 par des miliciens hutus dans une église de Kabarondo qui a laissé un millier de Tutsis morts.

En outre, Octavien Ngezi fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par le Rwanda en 2009. Une plainte avait également été déposée au parquet de Mamoudzou par une association de défense des victimes du génocide rwandais, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda, rapporte l’agence hirondelle.

MrNgenzi a été mis en examen en juin 2010, et a été transféré à la prison de Fleury-Mérogis, en région parisienne, où sa détention vient d’être prolongée.

Son dossier est à l’instruction au Tribunal de grande instance de Paris, qui traite 17 autres dossiers de présumés génocidaires rwandais. 16 sont maintenus en liberté provisoire sur le territoire français, dans l’attente d’un procès.

"Je demande à la justice française de libérer mon client, car les arguments qui nous ont été donnés ne sont pas conformes à la réalité. On nous a dit qu’il risque de s’enfuir, voire même qu’il faut le protéger. Moi je dis qu’il serait mieux dans sa famille", se défend Me Mathé.

La femme de mon client a obtenu l’asile politique en 2002, vit en France avec leurs sept enfants, dont certains ont obtenu la nationalité française, rappelle l’avocate.

"Les juges des libertés agissent comme une chambre d’enregistrement, je comprends pourquoi tout devient difficile à partir du moment où on a décidé de le maintenir en détention. On a peur de l’impact politique et des commentaires qui pourront être faits. Mais il faudra bien se décider, car rien n’indique la perspective d’un procès", s’inquiète Me Mathé.

Octavien Ngenzi était également sous le coup d’une demande d’extradition du Rwanda. Elle a été rejetée le 27 avril par la Cour d’appel de Paris.

Photo : Octavien Ngenzi encadré par deux policiers français 


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