Suite à l’assassinat du Lt-col. IKURAKURE, commandant de Compagnie de Génie à Muzinda au Nord Ouest de Bujumbura la capitale, il s’observe une psychose de guerre au sein de l’armée dénotant des divisions prononcées entre militaires issus du CNDD-FDD, parti du Président Pierre Nkurunziza et ceux dits les ex-FAB (Forces Armées Burundaises).

Les observateurs sur place relèvent une situation de peur intense et généralisée au sein des troupes et de dénonciation intenable. Il s’observe des militaires issus des Ex-FAB trop zélés. Ils sont payés par le pouvoir pour dénoncer leurs camarades les accusant de faire partie des FOREBU (Forces Républicaines Burundaises), une rébellion faite de mutins des Actuelles Forces Armées Burundaises formée depuis que le coup d’Etat contre le Président Nkurunziza a échoué au milieu de l’an 2015.

"Certains militaires veulent sauver leurs têtes en dénonçant à tort leurs camarades d’être de mèche avec les FOREBU. Cette situation existait même avant l’assassinat du boucher du Camp Muzinda (entendez Lt-Col IKURAKURE)", dit une source sur place qui a requis l’anonymat avant d’ajouter :

"Une longue liste noire d’anciens FAB a été dressée par ces pauvre gens. C’est en préparation du jour où une mutinerie éclatera. Les militaires figurant sur cette liste sont eux qui seront les premiers à y passer", a ajouté la source rappelant que le virus du divisionnisme semé par le Lt colonel IKURAKURE au sein de l’armée a pris des proportions effrayantes.

"Ce colonel qui a été abattu hier dans les locaux de l’Etat major de l’armée burundaise a été instruit par téléphone de venir d’urgence par quelqu’un. On suppose qu’il s’agit d’un de ses supérieurs.S’il a été abattu dans l’enceinte de cette haute institution militaire du pays, il est difficile de le mettre sur le dos des militaires tutsi", a confié un journaliste burundais trouvant que

"Ce haut gradé militaire issu des CNDD-FDD a tout fait pour empuantir l’atmosphère de convivialité qui existait entre militaires fusionnés à hauteur de 50, 50% selon qu’on vient de la rébellion du CNDD ou des ex-FAB. Il osait narguer ses supérieurs ex-FAB accusant les militaires tutsi d’être derrière les manifestations des quartiers contestataires de Bujumbura. Cela a suffi pour créer un climat de suspicion et de psychose ethnique qui s’est répandu sur l’ensemble des hommes de troupes".

Mais au delà de tout ceci, dit une autre source, "ce colonel était très sauvage. Il ne répondait qu’au Président Pierre Nkurunziza. Il était son inconditionnel. Il violait les lois de l’hiérarchie militaire. Pour lui, peu importe qui est contre Nkurunziza. Il doit être éliminé. Ce signe à lui seul montre qu’il n’avait pas peu d’ennemis au sein de la hiérarchie militaire. D’ailleurs, mis à part la psychose qu’il a semée dans les rangs, les esprits burundais poussent un ouf de soulagement à l’annonce de son assassinat".

Les causeries morales militaires n’impactent pas

Ce colonel décédé a tué les fondements de toute armée du monde caractérisés par la discipline, le strict respect à son supérieur, rapporte cet observateur activiste des droits humains pour avoir privilégié la haine ethnique et la crise de confiance mutuelle dans les membres de a confrerie militaire burundaise.

"Les causeries morales militaires faites par la hiérarchie militaire burundaise auraient dû ramener la confiance entre gens d’armes. Hélas, elle est stérile car aucun militaire n’ose dénoncer les semeurs de troubles dans leurs rangs. Ils ont peur d’être mis sur la liste noire. Résultat ? Le commandant vient et fait sa harangue. A l’étape des questions, personne ne s’exprime", a dit l’activiste.