Visite de Kagame à Paris : De report en report

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Le 9 mai 2011 à 01:11

Annoncée pour début 2011, prévue en avril, puis début juillet, la visite officielle du président rwandais Paul Kagamé à Paris serait fixée fin 2011.
Un semblant de réchauffement s’était opéré avec la visite de Nicolas Sarkozy à Kigali en février 2010, après 3 années de brouille diplomatique. Le ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Bernard Kouchner, réputé d’être proche du président Kagame, avait tout fait pour tenter de recoller les morceaux. On attendait donc en retour, la visite officielle de (...)

Annoncée pour début 2011, prévue en avril, puis début juillet, la visite officielle du président rwandais Paul Kagamé à Paris serait fixée fin 2011.

Un semblant de réchauffement s’était opéré avec la visite de Nicolas Sarkozy à Kigali en février 2010, après 3 années de brouille diplomatique. Le ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Bernard Kouchner, réputé d’être proche du président Kagame, avait tout fait pour tenter de recoller les morceaux. On attendait donc en retour, la visite officielle de Paul Kagame à Paris, la première depuis son accession au pouvoir après le génocide des Tutsi de 1994.

Le retour d’Alain Juppé aux Affaires étrangères, ce qui a d’ailleurs été mal vécu par le Rwanda, n’a fait qu’empirer les choses entre les deux pays.

Juppé qui était au même poste pendant le génocide de 1994 et qui a toujours défendu l’opération Turquoise, dont il fut l’un des principaux artisans n’a jamais accepté la repentance de la France, comme en témoigne un post sur son blog personnel.

L’opération Turquoise a été lancée en juin 1994 par l’armée française, trois mois après le début du génocide. Le Rwanda a toujours accusé la France d’avoir soutenu et armé les génocidaires, mais aussi de les avoir protégés, pendant cette fameuse opération Turquoise.

La tension est montée d’un cran dans une récente interview du président rwandais qui indiquait qu’Alain Juppé n’était pas le bienvenu à Kigali. Réponse d’Alain Juppé : « je n’ai pas l’intention d’y aller tant que circulerait un rapport mettant en cause le rôle de la France en 1994 ».

Juppé dénonce le rapport Mucyo, visant pêle-mêle 33 personnalités françaises, civiles et militaires, dont Allain Juppé lui-même. Ce rapport rwandais, publié en 2008, accuse la France et principalement son armée d’avoir participé au génocide des Tutsi de 1994.

Pour Juppé il s’agit d’un simple « contre-feu » à l’enquête Bruguière mettant en cause le FPR de Kagame dans l’attentat contre l’avion de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana.

Pour les medias français, les plaies sont donc encore vives entre les deux pays et le principal obstacle au rapprochement franco-rwandais porte désormais un nom, celui d’Alain Juppé. Tant que celui-ci est au Quai d’Orsay, on voit mal comment Kagame peut se rendre à Paris, avancent-ils sans détours.

Toutefois, estimant que la France ne se résume pas à Alain Juppé, le numéro un rwandais a tenu à préciser que le ministre français n’est pas un obstacle à une future visite –la sienne- en France. Cette visite « dépend encore des circonstances, du calendrier et de la formalisation de cette invitation », avait dit Kagame à l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Rappelons que lors de la visite au Rwanda du Président Français Nicolas Sarkozy l’an dernier, il a reconnu de « graves erreurs d’appréciation » et « une forme d’aveuglement » de la France et de la communauté internationale pendant le génocide de 1994 au Rwanda.

Le ministre chargé des Affaires Etrangères Mme Louise Mushikiwabo avait répondu dans une interview en disant : « On est content d’accueillir le président Sarkozy. Sa visite signale de manière forte, cette volonté de dialogue. Mais la réconciliation prendra du temps. La reprise des relations entre nos deux pays ne veut pas dire que tout est oublié ». 


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