Le président américain a signé mardi un partenariat stratégique avec l’Afghanistan, un an après la mort de Ben Laden. « Nous devons finir le travail », a-t-il expliqué avant son départ.
Au plus profond de la nuit afghane, mardi, sur la base militaire de Bagram, près de Kaboul, Barack Obama est soudain apparu en imperméable noir sur la passerelle de l’avion présidentiel Air Force One, qui venait d’atterrir en Afganistan dans le plus grand secret.
Il a été emmené en hélicoptère vers le palais présidentiel d’Hamid Karzaï où les deux hommes ont signé un accord de partenariat stratégique avec son homologue afghan Hamid Karzai, encadrant les conditions d’une présence de soldats américains dans son pays jusqu’en 2014.
Cette feuille de route, à la teneur plus symbolique que substantielle et négociée depuis des mois, confirme l’engagement des États-Unis à rendre à l’armée afghane la responsabilité de la sécurité du pays. Washington s’engage aussi à aider les Afghans pendant dix ans après la fin du mandat de la force américaine, leur conférant le statut d’« allié majeur » qui est un statut privilégié déjà accordé à des pays comme le Japon et la Jordanie.
Mais le texte ne contient aucun engagement précis en termes de troupes ou d’aide financière. Les experts continuent de s’interroger sur la nature et la taille de la force militaire que l’Amérique devrait laisser sur le terrain et Obama ne devrait pas se positionner avant septembre. Les chiffres varient de 5000 à 25.000 hommes mais pour le moment les États-Unis entretiennent encore 87 000 soldats en Afghanistan.
L’accord de partenariat américano-afghan apparaît donc comme un document cadre, qui sera discuté et affiné fin mai à Chicago avec les alliés de l’Otan. Washington espère arracher à ces derniers un engagement financier pour l’Afghanistan, qui aura besoin d’être épaulé face à une insurrection talibane incroyablement active.
La visite surprise du président Obama, qui a duré que six heures, vise à rassurer l’Afghanistan de l’engagement de l’Amérique à ses côtés. Mais la hâte de quitter un terrain incertain semble se répandre au sein d’une Administration américaine divisée entre les militaires qui refusent le sauve-qui-peut et le camp du vice-président Biden qui, lui, souhaite sortir au plus vite du bourbier.
Une série d’incidents dramatiques a semé le doute sur la capacité de l’Amérique à changer l’équation afghane. Une majorité d’Américains souhaite le retour de leurs soldats.
La visite surprise du président, organisée symboliquement le jour anniversaire du raid mené l’an dernier contre le repaire de Ben Laden, révèle aussi des arrière-pensées électorales. Après son entrevue avec Karzaï, Barack Obama s’est adressé à la nation américaine.
« Je reconnais que de nombreux Américains en ont assez de la guerre (...) Je ne laisserai pas des Américains en danger un seul jour de plus qu’absolument nécessaire pour notre sécurité nationale. Mais nous devons finir le travail que nous avons entrepris en Afghanistan et mettre fin à cette guerre de façon responsable », a-t-il plaidé.
« Cette période de guerre a commencé en Afghanistan, et c’est là qu’elle prendra fin », a-t-il affirmé en assurant que vaincre al-Qaida était « désormais à notre portée ». Son adversaire républicain Mitt Romney est monté au créneau mardi, estimant que politiser l’élimination de Ben Laden (…) était un usage déplacé.
Après la visite d’Obama, les talibans ont revendiqué deux attaques à Kaboul, dont un attentat-suicide à la voiture piégée, quelques heures après le départ du président américain. Cinq civils et un garde de sécurité ont été tués dans l’attentat-suicide qui visait une pension abritant notamment des employés étrangers de l’Union européenne et de l’ONU. Cette pension, située près de l’aéroport de la capitale afghane, a été secouée par deux nouvelles explosions en début de matinée.
D’autres explosions se sont fait entendre dans le centre de Kaboul. L’ambassade américaine s’est mise en alerte et a appelé son personnel à se mettre à l’abri.
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