VU DU MONDE ARABE • Pourquoi les deux Tchétchènes ont commis ce crime à Boston

Redigé par Asharq Al-Awsat |Abdelrahman Al-Rached
Le 23 avril 2013 à 09:01

Les motivations des terroristes ne sont liées ni à l’âge, ni au racisme dont ils auraient pu être victimes, ni à la politique, puisque l’ennemi des Tchéchènes est la Russie, mais à la pensée extrémiste qui promeut la haine, estime le quotidien panarabe Asharq al-Awsat.
Les suspects des attentats de Boston : Djokhar et Tamerlan Tasarnae, 19 et 26 ans.
Beaucoup de choses ont été écrites sur le crime des deux jeunes terroristes Tchétchènes à Boston. On a avancé leur jeune âge pour expliquer leur acte, (...)

Les motivations des terroristes ne sont liées ni à l’âge, ni au racisme dont ils auraient pu être victimes, ni à la politique, puisque l’ennemi des Tchéchènes est la Russie, mais à la pensée extrémiste qui promeut la haine, estime le quotidien panarabe Asharq al-Awsat.

Les suspects des attentats de Boston : Djokhar et Tamerlan Tasarnae, 19 et 26 ans.

Beaucoup de choses ont été écrites sur le crime des deux jeunes terroristes Tchétchènes à Boston. On a avancé leur jeune âge pour expliquer leur acte, des questions de racisme, des raisons politiques etc. Or tout cela est faux.

Ils sont jeunes et donc irréfléchis ? Certes, Tamerlan et Dzhokhar Tsarnaev sont jeunes, avec respectivement vingt-six et dix-neuf ans, mais un autre homme, Nidal Hassan, était quadragénaire quand il a commis son crime en 2009 et tué treize de ses collègues dans la caserne de Fort Hood au Texas, où il travaillait comme militaire et médecin-psychologue.

De même, Fayçal Chah Zadeh était trentenaire quand il a participé à la tentative d’attentat à Times Square, au centre de New-York en 2010. L’âge des auteurs est donc variable et il est faux de dire que les groupes terroristes tels qu’Al-Qaida exploite un âge en particulier.

Est-ce le racisme religieux ou ethnique qui pousse des membres de minorités à se venger ? Rien n’indique que les deux frères tchétchènes avaient souffert de racisme. Au contraire, ils avaient été bien accueillis [aux Etats-Unis]. Leur famille avait reçu un visa touristique et ensuite, les autorités américaines leur avaient accordé le droit d’y résider de manière permanente. L’un d’eux avait obtenu la nationalité américaine et Tamerlan avait épousé une Américaine blanche, convertie à l’islam.

La lutte contre les mécréants

Est-ce une colère politique ? Il n’y a pas de question politique urgente qui justifierait une telle colère tchétchène à l’égard des Américains. Ceux-ci sont partis de l’Irak, sont sur le point de quitter l’Afghanistan et ont refusé de participer à la guerre au Mali. Même si Tamerlan se préoccupait de la question de la sécession [tchétchène par rapport à la Russie], il est curieux que la cible ait été l’ami américain et non pas l’ennemi russe.

Si les motivations ne sont ni liées à l’âge, ni au racisme, ni à la politique, qu’est-ce qui a donc poussé les deux frères à commettre leur crime ? C’est un vieux problème, celui de la pensée extrémiste, qui promeut la haine et la vengeance. La culture des deux frères était limitée à la lecture d’écrits et au visionnage de vidéos émanant de groupes islamistes radicaux.

Ce qui retenait leur attention n’étaient pas les questions politiques - indépendance tchétchène par exemple - mais la lutte contre les mécréants, fut-ce dans un pays qui les avait accueillis et leur avait accordé un passeport, des études et la possibilité de se marier.

Beaucoup pensaient que la coopération internationale, la guerre, les poursuites, les opérations de grande envergure et des lois drastiques allaient sonner la fin du terrorisme. Or, le problème reste entier. Beaucoup a été fait pour combattre le terrorisme, mais très peu pour combattre l’extrémisme.


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