
Washington et Ankara vont lancer une opération de fermeture totale de la frontière entre le sud de la Turquie et le nord de la Syrie. Le but de l’opération est d’empêcher le passage de terroristes par cette zone considérée comme un canal d’infiltration vers l’Europe. D’après le Pentagone, 75% de cette ligne frontalière est fermée, mais 100 km restent à sécuriser. Une mission qui semble désormais prioritaire. Ces derniers jours, l’armée turque a annoncé la mort de plusieurs jihadistes à la frontière, et de nombreuses arrestations. Sans que la coalition ne soit convaincue par la détermination d’Ankara.
John Kerry affirmait mardi 17 novembre que les deux pays préparaient une opération commune pour fermer la frontière nord de la Syrie avec la Turquie, ou plus exactement la petite centaine de kilomètres qui est quasiment sous contrôle du groupe Etat islamique entre Kilis et le fleuve Euphrate.
La sécurité à la frontière entre la Turquie et la Syrie n’est pas totale, le Pentagone l’a souvent souligné. Mais avec la psychose qui suit les attentats de Paris, la crainte du passage de terroristes par cette zone revient au premier plan, puisque ces terroristes qui peuvent ensuite trouver leur chemin vers l’Europe ou les Etats-Unis. Le colonel Warren, porte-parole militaire basé à Bagdad, a reconnu lors d’une vidéo conférence qu’une opération est en préparation avec les Turcs et l’opposition syrienne.
« Les Syriens que nous avons formés sont sur le terrain et opèrent en ce moment même. Ils aident à identifier les cibles, et vont rallier leurs camarades. La seconde étape se fera du côté turc. Nous travaillons avec eux pour savoir ce que nous pouvons faire pour les aider, que ce soit pour les équiper, leur donner des conseils, afin de les aider à sceller cette frontière. »
La Turquie et l’obsession kurde
Le colonel Warren précise que cette opération de fermeture totale de la frontière entre la Turquie et la Syrie n’impliquera pas de troupes américaines au sol. Les chasseurs américains, positionnés sur la base d’Incirlik, mèneront davantage d’opérations. Pourquoi cette urgence subite, alors que le problème est identifié depuis des mois ? Le porte-parole du Pentagone ne répond pas à cette question.
Du côté turc maintenant, chaque jour qui passe voit les responsables d’Ankara annoncer l’imminence d’une opération d’ampleur contre le groupe Etat islamique, mais sa concrétisation tarde. Quelques rafles contre des caches de jihadistes dans les villes, ou quelques opérations musclées contre des passages illégaux de la frontière turco-syrienne ne constituent en effet pas ce que l’on peut appeler un véritable programme de lutte contre l’organisation, comme la coalition internationale - dont fait partie la Turquie - l’attend d’elle.
Aussi, un plan d’action commun avec les Etats-Unis serait peut-être la solution pour voir Ankara passer vraiment à l’action. Mercredi, le ministre des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu ne pouvait donc que confirmer « avoir des plans » pour « des opérations de plus en plus intenses » de manière à « empêcher la présence des jihadistes » à la frontière. Le seul hic pour Ankara, c’est d’être sûr que les forces kurdes ne remplaceront pas les combattants jihadistes. Mais à ce sujet, Washington entretient un flou artistique.
avec RFI
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