Aperçus clés sur les dix nouveaux blocs miniers récemment découverts au Rwanda

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 8 mai 2025 à 07:41

Avec la découverte de dix nouveaux blocs miniers s’étendant sur plus de 13 000 hectares, le Rwanda consolide visiblement son leadership dans l’industrie minière.

Présentés dans le " Pitchbook d’Investissement Minier 2025 " de la Rwanda Mining Board (RMB), ces dix nouveaux blocs recèlent des minéraux de grande valeur : cassitérite, coltan, wolframite et éléments des terres rares.

Destinées à attirer des investisseurs stratégiques, ces découvertes soulignent l’important potentiel minier inexploité du Rwanda, notamment dans les districts de Kamonyi, Bugesera et Gatsibo. Le Pitchbook offre un aperçu détaillé de chaque bloc, mettant en lumière leur potentiel géologique et les opportunités d’investissement qu’ils offrent.

1. Binyeri

Situé dans le secteur de Rukoma, dans le district de Kamonyi, le bloc Binyeri couvre 50 hectares et est géologiquement associé au granite minéralisé de Kayenzi.

Cette zone, bordée de sites miniers en activité, bénéficie d’une solide tradition d’exploitation artisanale et semi-industrielle.

Des études antérieures ont confirmé la présence de pegmatites métalliques rares, avec la cassitérite comme minéral principal, positionnant ainsi Binyeri comme un site stratégique pour une exploration ciblée et prometteuse.

2. Juru

Situé dans le district de Bugesera, le vaste bloc de Juru s’étend sur 1 354 hectares composés de quartzite et de schistes bréchiques. Il renferme des dépôts épithermaux d’étain, de tungstène et de tantale (les 3T), avec une concentration particulièrement élevée en étain.

Une étude géophysique menée en 2014 a estimé les ressources en cassitérite à 52 998 tonnes. Par ailleurs, la configuration géologique du site indique un fort potentiel en éléments des terres rares, faisant de Juru une cible d’investissement à haute valeur stratégique.

3. Mamfu-Rwasama

S’étendant sur 1 300 hectares dans le district de Gatsibo, le bloc Mamfu-Rwasama se trouve dans une zone riche en étain, historiquement exploitée par des entreprises telles que SOMIRWA et Luna Smelter.

Soumis à un métamorphisme régional, le site abrite deux principaux types de veines, produisant de la cassitérite et du coltan de haute qualité.

Le coltan extrait dans cette région contient environ 63 % de tantale et 20 % de niobium, tandis que la cassitérite se distingue par sa grande pureté, avec des teneurs en étain comprises entre 90 % et 99 %. Ces caractéristiques font de Mamfu-Rwasama une source précieuse de matières premières à forte valeur commerciale.

4. Musenyi

Situé dans le district de Bugesera, le bloc Musenyi s’étend sur 1 000 hectares et constitue un site de réhabilitation précédemment concédé à la société Hard Metal.

À proximité de plusieurs permis miniers actifs, il renferme des pegmatites riches en étain (Sn), avec des concentrations notables d’étain et de tantale.

Bien que la production actuelle reste limitée, la qualité élevée du minerai et le fort potentiel d’expansion font de Musenyi une opportunité d’investissement particulièrement prometteuse.

5. Remera

Remera, l’un des plus vastes blocs, s’étend sur 4 025 hectares dans le district de Gatsibo, au cœur d’une région historiquement riche en production d’étain.

Des études géophysiques ont mis en évidence la présence de veines primaires de cassitérite sous un couvert latéritique, avec une production cumulée dépassant 4 488 tonnes.

Le site présente également un potentiel en minerai de fer, élargissant son attrait à travers les districts de Gatsibo, Gicumbi et Nyagatare.

6. Rubiha

Situé dans le district de Gatsibo, le bloc Rubiha s’étend sur 450 hectares à proximité du granite de Rugarama. Il renferme plus de 20 veines de quartz minéralisées, riches en cassitérite et en columbite-tantalite.

Des décennies de recherches géologiques ont permis de cartographier une zonation favorable des pegmatites, assurant une teneur élevée en étain et un profil de minéralisation bien structuré, propice à une extraction efficiente.

7. Rubona-Gatunda

Ce bloc de 925 hectares, situé dans le district de Gatsibo et autrefois concédé à Luna Smelter, repose sur les métasédiments de Bulimbi.

Réputé pour son potentiel en étain et en tantale, il bénéficie d’un passé d’exploitation de la cassitérite.

Les analyses pétrographiques récentes ont mis en évidence une minéralisation magmatique tardive, particulièrement riche en étain, renforçant ainsi son attractivité pour des opérations minières modernes et à fort rendement.

8. Rugarama

S’étendant sur 2 175 hectares dans le district de Gatsibo, le bloc de Rugarama a fait l’objet d’études géologiques approfondies depuis les années 1980, notamment par l’UNDP et le BRGM.

Réputé pour ses placers riches en étain et ses zones de greisen, le site abrite plus de 20 veines de quartz formant des stockworks, qui produisent d’importantes quantités de cassitérite et de tantale.

Ce fort potentiel fait de Rugarama un atout stratégique du portefeuille minier rwandais.

9. Rweru

Situé dans le district de Bugesera, le bloc de Rweru s’étend sur 875 hectares et se distingue par de fortes concentrations en niobium, tantale, étain, lithium et éléments des terres rares.

10. Rweru-Kimvubu

Également situé dans le district de Bugesera, ce bloc de 1 300 hectares se trouve entre deux grandes formations granitiques, traversées par des systèmes de failles.

Les échantillons de sol et de roche ont révélé des concentrations de niobium et d’étain bien supérieures aux moyennes mondiales, ainsi que des dépôts significatifs de wolframite.

Avec ses pegmatites métalliques rares et son potentiel pour l’exploration des éléments de terres rares, ce bloc représente une opportunité d’investissement exceptionnelle.

Selon Donat Nsengumuremyi, directeur de la division Extraction et Inspection Minière à la Rwanda Mining Board (RMB), ces blocs jouent un rôle clé dans la stratégie du Rwanda qui vise à développer son industrie de transformation minière et souhaite attirer des investissements stratégiques.

Des infrastructures telles que la raffinerie d’or de Gasabo, le Luna Smelter et Power Resources International sont bien placées pour traiter les minéraux extraits de ces sites, contribuant ainsi à la valorisation des ressources en aval.

Innocent Kagenga, président de la Rwanda Mining Association (RMA), a souligné l’importance d’une gestion transparente des données, précisant que la cartographie et la publication de ces blocs permettent d’harmoniser les conditions de concurrence pour les investisseurs, qu’ils soient locaux ou étrangers.

Le secteur minier est sur le point de connaître une expansion majeure, visant des revenus annuels de 2,2 milliards de dollars d’ici 2029, contre 1,7 milliard de dollars en 2024.

À ce jour, le Rwanda a octroyé 136 licences minières à 99 entreprises, 18 permis d’exploration à 17 sociétés, 76 licences pour des entreprises de commerce de minéraux et 3 licences pour des activités de transformation des minéraux.

En plus des 3T, le Rwanda abrite également d’importants gisements d’or dans des districts tels que Gicumbi, Musanze, Burera, Nyamasheke, Rusizi et Nyarugenge.

Les pierres précieuses utilisées en bijouterie, telles que celles trouvées à Ngororero, Ruhango et Muhanga, ajoutent également de la valeur au secteur minier. Le saphir, en particulier, est présent dans la province de l’Ouest. Par ailleurs, le lithium et d’autres minéraux font actuellement l’objet d’explorations actives, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités d’investissement.

La découverte de dix nouveaux blocs miniers, couvrant plus de 13 000 hectares, renforce le leadership du Rwanda dans l’industrie minière

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité