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Bégaiements et cacophonie à Kinshasa

Redigé par Tite Gatabazi
Le 23 juillet 2024 à 04:33

Dans une interview au journal Jeune Afrique du 28 juin 2023, Monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, dénonçait « l’amateurisme au sommet de l’État et la recherche paranoïaque de boucs émissaires destinés à masquer les échecs cuisants du régime de Tshisekedi ».

Cette déclaration retentissante résonnait comme un tonnerre dans le ciel assombri de la politique congolaise.

Le 18 juillet 2024, dans un acte empreint de mystère et de gravité, le vice-premier ministre et ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Maître Guy Kabombo Muandimvita, a signé un ordre de mission d’une importance capitale.

Cet ordre mandatait le Pr Abbé Bahala Okw’Ibale Lusheke Jean Bosco, accompagné de Mrs Mutuale Malangu Joseph David et Okankwa Bukasa Anselme, de se rendre à Kampala pour une mission dont l’objet demeurait enveloppé de silence et de secrets.

Cette mission, aussi sensible qu’inattendue, visait à entamer des discussions avec une délégation de l’Alliance Fleuve Congo AFC/M23. Pourtant, le gouvernement congolais se trouvait plongé dans l’embarras par la fuite de cette information délicate, qui enflammait la toile.

Confirmée par l’Agence France Presse (AFP), cette révélation mettait en lumière une contradiction flagrante : le gouvernement congolais, qui proclame systématiquement à la face du monde qu’il ne négocierait jamais avec le M23, se trouve à présent pris en flagrant délit de pourparlers clandestins.

Ces contradictions criantes, ces dénégations publiques, rappelant le fiasco de Zanzibar il y a deux semaines, où la ministre congolaise des Affaires étrangères avait rencontré son homologue rwandais, ne faisaient qu’accentuer le désordre.

Elle s’était efforcée de justifier cette rencontre diplomatique, mais voilà que la délégation officiellement envoyée à Kampala venait encore brouiller les cartes.

La communication et la diplomatie au sommet de l’État sombraient dans une cacophonie sans nom, teintée de bégaiements et de maladresses.

À la stupéfaction générale, une nouvelle vient d’éclater sur le compte officiel X de Mme Tina Salama, la porte-parole du Président de la République de la RDC : « Par ordonnance, est révoqué de la fonction spécifique en regard de son nom, la personne ci-après : M. Bahala Okw’Ibale Lusheke Jean Bosco, coordonnateur national du programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation ».

Cette décision, frappant comme un coup de tonnerre dans un ciel déjà agité, tombe alors que l’intéressé se trouve en mission officielle à Kampala, en présence du Président hôte Museveni et de l’ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta.

Le désordre ainsi causé ne fait qu’ajouter au sentiment de chaos qui règne a Kinshasa, illustrant une fois de plus l’amateurisme dénoncé par Monseigneur Fulgence Muteba.

Cette série d’événements montre une fois de plus la fragilité et la désorganisation au sommet de l’État congolais, où les contradictions et les maladresses de communication ne font que jeter un voile sombre sur les efforts de paix et de stabilité.

Le gouvernement congolais se trouve à la croisée des chemins, devant choisir entre transparence et dissimulation, entre ordre et chaos.

Tina Salama, porte-parole du président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi

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