En décrivant la situation tumultueuse dans l’Est de la RDC, Bisimwa déclare sans détour : "Les défis persistants auxquels la RDC est confrontée, plus particulièrement l’insécurité, le discours de haine et les exclusions, ne peuvent être ignorés."

Concernant les horreurs dont certaines personnes ont été victimes, il a rappelé avec émotion : "Des personnes ont été victimes de cannibalisme au motif du ’facies’. Des militaires des FARDC ont été brûlés à cause de leur appartenance ethnique supposée ou réelle."

S’exprimant sur les ambitions du M23, Bisimwa a clairement indiqué : "Nous souhaitons des perspectives nouvelles pour le peuple congolais, mettre fin à l’insécurité et l’instabilité, rapatrier les réfugiés et envisager une véritable réconciliation."

À propos de la possible reprise des hostilités, il a averti : "Au regard des préparatifs de guerre qui se font dans la ville de Goma... tout cela indique que le gouvernement a décidé de faire la guerre. Nous sommes prêts à nous défendre."

Réfutant le terme "terroriste" souvent associé au M23, Bisimwa rappelle : "Des hautes personnalités, les partenaires et les organisations internationales nous considèrent comme une armée professionnelle et pressent le gouvernement congolais à dialoguer avec nous."

Face à la violence, il n’a pas hésité à condamner le gouvernement actuel : "Le carnage de Goma a permis aux Congolais de comprendre ce qu’est en réalité le gouvernement qui a permis cela."

Bisimwa préconise un dialogue constructif pour résoudre la crise : "La seule et unique perspective reste le dialogue politique qui doit analyser les causes profondes des conflits récurrents dans le pays."

Selon lui, un véritable dialogue devrait se pencher sur l’instrumentalisation des appartenances ethniques, les inégalités socio-économiques et les rivalités politiques qui alimentent les tensions.

Dans un contexte de tensions croissantes, les paroles de Bisimwa renforcent la nécessité d’un dialogue sérieux et constructif pour envisager un avenir pacifique pour la RDC.

Bertrand Bisimwa président du mouvement rebelle M23.