Le verdict a été annoncé ce mercredi par le bureau du procureur général, l’adolescent étant poursuivi pour tentative de meurtre et possession illégale d’armes à feu. Les procureurs ont toutefois précisé que l’affaire ne pouvait pas être requalifiée en homicide, malgré le décès du sénateur Uribe, car la loi colombienne interdit de modifier les accusations une fois qu’un mineur les a formellement acceptées.

Lors d’un meeting électoral en juin dans un quartier populaire de Bogotá, le sénateur Uribe a été touché à la tête par un tir devant ses partisans. Ce moment choquant, enregistré en vidéo, a laissé la nation stupéfaite. Le jeune agresseur a été arrêté sur place, en même temps que cinq adultes également suspectés et faisant l’objet d’investigations.

Suite à l’attaque, le sénateur Uribe a été opéré à plusieurs reprises et a passé près de deux mois en soins intensifs. Malgré les efforts des équipes médicales, il est décédé le 11 août des suites d’une hémorragie cérébrale, provoquant une vague de deuil.

Miguel Uribe Turbay, âgé de 37 ans, était une étoile montante de la politique et l’une des voix d’opposition les plus en vue du pays. Connu pour sa fermeté face à la criminalité et à la corruption, il avait gagné en popularité à l’approche des élections présidentielles prévues l’année prochaine.

La tentative d’assassinat dont a été victime Turbay, suivie de son décès, ont immédiatement rappelé les années sombres de la violence politique en Colombie, dans les années 1980 et 1990, lorsque plusieurs candidats à la présidence, comme Luis Carlos Galán et Bernardo Jaramillo, avaient été abattus durant leur campagne.

La condamnation du jeune tireur a relancé en Colombie le débat sur l’implication des jeunes dans le crime organisé et la violence politique. Selon les experts juridiques, les mineurs ne peuvent pas être soumis aux mêmes peines que les adultes, même pour des crimes graves. Les critiques estiment que cela crée un vide en matière de responsabilité lorsque des enfants sont utilisés pour commettre des attaques à motivation politique.

Les autorités poursuivent leur enquête afin d’identifier les auteurs du complot visant Uribe. Les cinq adultes arrêtés avec le jeune tireur devraient être poursuivis pour des charges pouvant inclure conspiration et complicité dans des actes terroristes, les enquêteurs n’excluant pas l’implication de groupes criminels ou d’acteurs politiques.

Les dirigeants politiques de tous bords ont condamné l’attaque, le président Gustavo Petro l’ayant qualifié de « coup porté à la démocratie et à la stabilité nationale ». Des veillées et manifestations en hommage à Uribe ont depuis été organisées à Bogotá et dans d’autres villes.

Un adolescent de 15 ans a été condamné à sept ans dans un centre pour mineurs pour la fusillade visant le sénateur Miguel Uribe Turbay