Samedi 17 février, Matthew Miller, porte-parole du Département d’État américain, a diffusé un communiqué exhortant le groupe M23 à cesser immédiatement les hostilités et à se retirer de ses positions autour de Sake et Goma.

Dans cette brève annonce de 250 mots, le gouvernement américain a également reproché au Rwanda de soutenir le M23 en lui fournissant équipements et soldats. Toutefois, cette déclaration omet de nombreuses préoccupations cruciales liées à l’insécurité dans l’Est de la RDC, dans une apparente déformation de la réalité et un manque de volonté à chercher une solution durable à ce conflit.

Concernant la sécurité dans l’Est de la RDC, les États-Unis négligent plusieurs points importants :

1. Leur intention de ne plus considérer les FDLR comme un groupe terroriste, bien qu’ils les aient eux-mêmes classés comme tels en 2005.

2. Leur ignorance des préoccupations du Rwanda concernant les menaces à sa sécurité dues à la coopération du gouvernement Congolais avec les FDLR et aux ambitions belliqueuses du président Tshisekedi envers le gouvernement rwandais.

3. Leur silence sur les massacres des Tutsi congolais, malgré un rapport de l’ONU attestant d’une épuration ethnique contre cette minorité.

4. Leur omission des réfugiés congolais présents dans les pays voisins, Burundi, Rwanda et Ouganda, depuis 28 ans, sans appeler le gouvernement congolais à résoudre ce problème épineux.

5. Leur absence de pression sur le gouvernement congolais pour engager un dialogue, alors que les efforts militaires mènent dans l’impasse.

6. Leur indifférence face à la mauvaise gouvernance et la faiblesse de l’État congolais, qui exacerbent la crise.

Cette position américaine survient alors que les forces congolaises et leurs alliés font face à une situation critique sur le terrain contre le M23, qui a conquis de vastes territoires et infligé de lourdes pertes à la coalition.

Quelle est donc la réelle intention des États-Unis ?

Goma, qui abrite de nombreuses ONG et entreprises, dont certaines sont américaines, est au cœur de cette confrontation. En 2016, les États-Unis comptaient environ 25 entreprises actives au Congo, principalement dans les secteurs minier, des transports et des services. Le Congo, riche en ressources, devient ainsi un champ de bataille géopolitique, notamment entre les États-Unis et la Chine, cherchant à limiter l’influence chinoise dans la région.

L’approche américaine en RDC est symptomatique d’une stratégie plus large qui semble favoriser le chaos au détriment de la paix, suivant un schéma observé dans d’autres conflits internationaux, comme en Ukraine, en Syrie, ou entre Israël et la Palestine.

Cette politique étrangère, qui semble privilégier l’escalade des tensions plutôt que leur résolution, soulève des interrogations sur les véritables motivations des États-Unis, engagés dans divers conflits mondiaux, dans un apparent effort pour maintenir leur hégémonie.