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EAC : le piège du processus de Nairobi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 7 décembre 2022 à 04:49

La sortie de crise est un moment particulièrement sensible dans le cycle de vie d’un conflit. Une modification des rapports de force conduit les belligérants ou les groupes antagonistes à négocier. Mettre fin à l’escalade de la violence, trouver un consensus entre les parties adverses, envisager une reconstruction matérielle, politique et sociale efficace.

Toutes ces étapes menant à la paix doivent être soigneusement préparées pour ne pas se solder par un échec conduisant à reprise des combats.

Le défi est de concilier les différents acteurs, domaines et échelles de la reconstruction pour mettre en place une structure sociale qui pérennise la paix.

La reconstruction doit être portée par un projet de société. Mais, comment régler un conflit sans en comprendre les causes profondes et structurelles ?

La nature et l’origine de cette impulsion peuvent tenir à des facteurs internes ou externes. La convergence d’intérêt entre cet ensemble de facteurs reste indispensable à la réussite du processus.

Le Kenya accueille des pourparlers avec plusieurs groupes armés de la RDC dans le but de mettre fin aux conflits qui sévissent depuis longtemps dans à l’Est du pays.

La médiation du Kenya présente-t-elle un véritable chemin vers la paix dans l’Est du Congo, cette question mérite d’être posée.

Le groupe rebelle M23, lié à une recrudescence des attaques au Kivu, a salué l’appel à déposer les armes mais a mis en doute la sincérité des efforts de paix du gouvernement de la RD Congo.

Le M23 et le gouvernement ont récemment échangé des accusations sur qui était derrière la reprise de la violence liée au groupe rebelle à Rutshuru dans la province du Nord-Kivu.

En raison de ces retombées, le gouvernement de Kinshasa a exigé et obtenu l’exclusion du M23 aux pourparlers.

Le 6 avril 2022, le M23 mars a retiré tous ses combattants des positions qu’elles avaient conquises lors des affrontements avec les forces armées de la RDC dans le territoire de Rutshuru.

Son porte-parole, le Major Willy Ngoma, avait déclaré vouloir des réponses concrètes à leurs revendications qui d’ailleurs figureraient dans des accords déjà signés avec le gouvernement Congolais à Nairobi.

A Luanda, le président João Lourenco s’était entretenu le 23 novembre avec ses homologues de la RDC, Félix Tshisekedi, Paul Kagame du Rwanda et Evariste Ndayishimiye du Burundi et président en exercice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est.

Félix Tshisekedi, le président congolais, a participé à la même date à une réunion de médiation en présence du chef de la diplomatie rwandaise. Le document final fait état de plusieurs points dont la cessation des hostilités sous 48 heures. Un point qui laisse certains sceptiques.

Il a également invité l’ancien président Kenyan Uhuru Kenyatta, facilitateur du processus de Nairobi entre la RDC et les groupes armés.

Mais la reprise des pourparlers à l’hôtel Safari de Nairobi a été emmaillée des incidents qu’on peut qualifier de provocation.

La délégation gouvernementale de la RDC présente à ces agapes a multiplié les postures.

Sur les 350 participants, elle a accusée certains de ne pas disposer de mandat représentatif. Et elle a obtenu une suspension de séance.

Mais elle avait plus d’un tour dans sa gibecière. A la reprise de la séance, ce fut le tour de la suspicion du matériel de traduction.

Et Serge Tshibangu, le chef de la délégation exigea qu’on ramène du matériel fiable depuis Kinshasa.

Et comme il n’y a jamais deux sans trois, les Mai Mai alliés des FARDC ont lancés des massacres sur la population banyamulenge.

Du coup, la délégation de cette communauté a suspendu sa participation aux pourparlers.

Ainsi, elle ne pourra point étaler la cruauté des massacres dont elle fait l’objet.

Ce processus de paix est dans l’impasse et c’était prévisible.


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