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Félix Tshisekedi : "La Constitution de la RDC a été rédigée par des étrangers"

Redigé par Alain-Bertrand Tunezerwe
Le 24 octobre 2024 à 05:07

Lors d’une visite de trois jours dans la province de Tshopo, débutée le 23 octobre 2024 dans la ville de Kisangani, le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a estimé que la Constitution de son pays n’était plus en adéquation avec les réalités actuelles, soulignant qu’elle avait été rédigée par des étrangers.

Tshisekedi a déclaré : « Notre Constitution n’est pas bonne. Elle a été rédigée à l’étranger, par des étrangers. Nous avons besoin d’une Constitution adaptée à la situation actuelle. » Il a également annoncé son intention de mettre en place, dès 2025, une commission composée de représentants de divers secteurs pour examiner les modalités de sa révision.

Le Chef de l’État a critiqué certaines dispositions de la Constitution, notamment celles régissant la formation du gouvernement et l’entrée en fonction du Parlement, affirmant qu’elles entravent le bon fonctionnement des institutions. Il a également pointé du doigt les tensions persistantes entre les gouverneurs provinciaux et les assemblées législatives, qui, selon lui, résultent directement des lacunes constitutionnelles.

Moïse Katumbi, principal opposant politique de Tshisekedi, a exprimé son désaccord avec cette initiative. Dans une récente interview accordée au magazine Jeune Afrique, Katumbi a affirmé que la Constitution n’était pas responsable des problèmes actuels de la RDC. Selon lui, la démarche de Tshisekedi viserait uniquement à prolonger son mandat au-delà des deux mandats présidentiels prévus par la loi.

« Le problème en RDC n’est pas lié à la Constitution. C’est un problème de gouvernance. Félix Tshisekedi doit terminer son mandat et partir. Après son mandat, la vie continue. Il doit en être conscient », a déclaré Katumbi.

Face aux critiques et aux soupçons d’une volonté de rester au pouvoir au-delà de 2029, Tshisekedi a rassuré les habitants de Kisangani, affirmant qu’il ne cherchait pas à prolonger son mandat. Il a précisé que toute modification du nombre de mandats nécessiterait un référendum, une procédure distincte de la création d’une commission constitutionnelle.

« N’ayez pas peur. Notre constitution est fragile. Il est important que nos experts y réfléchissent. réviser ou modifier la Constitution ne doit pas être confondu avec la question du nombre de mandats, car ceux-ci nécessitent un référendum », a-t-il affirmé.

Félix Tshisekedi est à la tête de la RDC depuis janvier 2019. Son deuxième et dernier mandat devrait s’achever en janvier 2029, laissant la place à l’élection d’un nouveau Chef d’Etat, conformément aux dispositions actuelles de la Constitution.

La proposition de révision de la Constitution promet de déclencher un vaste débat national en RDC, alors que le pays fait face à des défis politiques et sécuritaires majeurs. Si Tshisekedi insiste sur la nécessité d’adapter le texte fondamental aux réalités contemporaines, l’opposition craint une manœuvre politique pour renforcer son pouvoir.

Le processus de révision, tel qu’annoncé, pourrait également refléter les lignes de fracture au sein de la classe politique congolaise, entre ceux qui prônent la réforme et ceux qui craignent qu’elle ne devienne un outil de perpétuation du pouvoir.

Félix Tshisekedi, a estimé que la Constitution de son pays n’était plus en adéquation avec les réalités actuelles, soulignant qu’elle avait été rédigée par des étrangers.

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