Le centre, déjà temporairement fermé en mars après qu’un groupe armé eut ouvert le feu sur quatre véhicules de MSF évacuant le personnel, constituait jusqu’alors un point vital de soins pour la population. Aujourd’hui, plus de la moitié des structures de santé de la capitale, y compris l’hôpital général, sont hors service à cause de l’insécurité grandissante.

« Dans cette partie de la ville, si proche du centre, il n’existe aucune structure médicale disponible ou abordable pour la population haïtienne. C’est pourquoi tant de personnes déplacées vivent dans des conditions si précaires », a déclaré Jean-Marc Biquet, chef de mission de MSF en Haïti.

Il précise que la clinique était constamment exposée aux balles perdues en raison de sa proximité avec la ligne de front. « Nous avons étudié toutes les possibilités pour protéger le bâtiment et garantir la sécurité des patients et du personnel, mais aucune n’était réalisable », a-t-il ajouté.

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti est confronté à une escalade de la violence des gangs. Entre janvier et juin 2025, plus de 3 100 personnes ont été tuées et 1 100 autres blessées, selon les Nations unies. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte que cette violence a entraîné le déplacement de 1,4 million de personnes, un record et une hausse de 36 % par rapport à la fin 2024.

Malgré l’arrivée en juin dernier d’une force de sécurité multinationale, menée par le Kenya et soutenue par l’ONU, les observateurs estiment que son impact reste très limité face à l’ampleur du chaos sécuritaire.

Pour les trois millions d’habitants de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, la fermeture de la clinique MSF aggrave une crise sanitaire déjà dramatique, limitant l’accès aux soins, aux fournitures médicales et aux déplacements sécurisés dans la ville.

Médecins Sans Frontières a annoncé la fermeture indéfinie de sa clinique d’urgence au cœur de Port-au-Prince