Depuis plus de trente ans, l’est de la République démocratique du Congo est plongé dans une insécurité persistante, principalement alimentée par des groupes armés, dont les FDLR, composés d’individus impliqués dans le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994.
Cette situation a forcé des milliers de Congolais, majoritairement rwandophones, à chercher refuge dans les pays voisins.
La crise des réfugiés, aggravée par l’incapacité des autorités congolaises à rétablir la sécurité, a favorisé l’émergence du groupe rebelle M23, qui se présente comme défenseur des droits des Congolais rwandophones marginalisés depuis longtemps.
Depuis la fin de l’année 2021, le groupe M23 est engagé dans un conflit armé contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), ce qui a entraîné de nouveaux déplacements de populations et une instabilité croissante dans la région.
Lors d’une interview accordée à Jeune Afrique, Jean Guy Afrika, Directeur général du ’Rwanda Development Board’, a été interrogé sur l’impact de ce conflit dans l’est de la RDC, pays voisin du Rwanda, sur les investissements au Rwanda.
« Je tiens d’emblée à préciser que la situation dans l’est de la RDC n’a en aucun cas affecté les flux d’investissements au Rwanda », a affirmé Jean Guy Afrika.
« En 2024, les données les plus récentes révèlent une hausse de 32 % des investissements enregistrés, qui ont atteint près de 3,2 milliards de dollars, contre environ 2,5 milliards l’année précédente. C’est un fait avéré, et nous sommes en mesure de fournir ces chiffres si nécessaire. »
Cette résilience, a-t-il expliqué, découle des mesures défensives proactives mises en œuvre par le Rwanda, lesquelles ont empêché que le conflit ne déborde sur son territoire.
Les investissements conséquents dans le dispositif sécuritaire national ont permis de garantir un environnement stable, offrant ainsi aux investisseurs des garanties solides malgré l’instabilité engendrée par la crise des réfugiés en provenance de la RDC et les affrontements entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la RDC (FARDC).
Afrika a également souligné que la situation régionale tend à se stabiliser, les processus de paix de Nairobi et de Luanda ayant été fusionnés au sein d’un cadre unique placé sous l’égide de l’Union africaine (UA).
« Initialement, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) étaient impliquées, mais ces deux mécanismes ont été réunis et sont désormais coordonnés par l’Union africaine, à la suite de la signature des principes d’accord », a-t-il précisé. « La voie à suivre est désormais beaucoup plus claire, et les craintes qui pouvaient subsister appartiennent au passé. »
Cette avancée a renforcé la confiance des investisseurs, favorisant une hausse de 30 % des investissements enregistrés en 2024 par rapport à 2023.
Le succès de la RDB repose sur une politique résolument favorable aux investisseurs, incarnée notamment par un guichet unique centralisant 24 agences et proposant plus de 400 services, parmi lesquels la délivrance de licences et d’autorisations.
« L’objectif était d’offrir une expérience sans complications pour les investisseurs », a souligné Jean Guy Afrika. « Au Rwanda, la création et la gestion d’une entreprise s’effectuent dans un cadre réglementaire stable, avec un strict respect des contrats et une bureaucratie réduite au minimum. »
Ce système simplifié permet de lever les principaux obstacles, tels que les permis fonciers, les titres de propriété, les autorisations de construire, ainsi que l’accès à l’électricité et aux autres ressources énergétiques, assurant ainsi un parcours fluide et sécurisé pour les investisseurs.
La stratégie du Rwanda, centrée sur des secteurs clés, a largement contribué à stimuler une croissance soutenue.
« Au départ, c’était à nous de partager notre histoire, mais aujourd’hui, ce sont de plus en plus les investisseurs eux-mêmes qui en sont les meilleurs ambassadeurs. Nous concentrons nos efforts sur des secteurs prioritaires : l’immobilier, l’agriculture où nous visons une meilleure productivité, le tourisme, ainsi que l’industrie manufacturière, qui représente un levier majeur de notre développement », a précisé Afrika.
« L’avantage compétitif distinctif du Rwanda se confirme de plus en plus : un cadre réglementaire favorable et prévisible, offrant aux entrepreneurs la liberté de mener leurs activités comme ils l’entendent. »
Pour soutenir une croissance durable, la RDB analyse systématiquement les taux de pérennité des entreprises afin d’identifier leurs besoins et d’y apporter des réponses adaptées.

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