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Kagame et la nation rwandaise

Redigé par Tite Gatabazi
Le 22 février 2022 à 11:03

Kagame a toujours été porteur d’un projet national lié aux valeurs rwandaises non seulement en ce qu’il est destiné à tous les rwandais réunis dans la nation mais aussi et surtout parce qu’il n’a cessé de prôné le dépassement des particularismes.

Kagame a fait sienne le propos d’Aristote qui définit « la république comme un Etat administré par la multitude mais en vue de l’intérêt commun ».

On devrait ajouter Jean Jacques Rousseau pour qui « la république est l’Etat constitué par le contrat social ».

En épousant le discours, le comportement et les actes de Kagame, on devrait se rappeler devant chaque choix, chaque action du quotidien, la pensée d’Emmanuel Kant :

« demandons-nous chaque fois que nous sommes tenté d’avoir un comportement non éthique, ce que serait la vie si chacun faisait comme nous. Demandons-nous ce que serait une société de délateurs, de profiteurs, de corrupteurs, de corrompus, d’indisciplinés, d’insouciants, d’égoïstes, de fraudeurs ; la liste est non exhaustive, mais la réponse est unique : ce serait une société vouée à l’échec et peut être à la déchéance et la misère matérielle et intellectuelle ».

Alors, Kagame invite les rwandais, surtout ceux qui occupent des positions officielles, à éviter de tels comportements. Il suffit de revisiter les réunions dites « umushyikirano » pour s’imprégner de ce leitmotiv.

Bien plus, Kagame incite les rwandais, à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la vie nationale à débusquer sans complaisance et au besoin à punir sans faiblesse ceux qui ruinent le pays et les efforts du développement socio-économique.

Mieux, il engage les citoyens à cultiver le courage, la bravoure et l’honnêteté au travail. Que chacun, à la place qui est la sienne, considère comme reposant sur ses seules épaules le destin de la nation.

Nos militaires et nos policiers le font merveilleusement bien.

Il reste à parachever un système qui ne récompensera que la compétence, le travail bien fait et la probité.

Pour ce faire, nous devons faire nôtre l’adage « la justice élève la nation ».

Cet adage biblique (proverbe 14,13) est un principe très peu discutable et constitue l’un des piliers du pacte citoyen.

Belle maxime, magnifique verset biblique dont la justesse est authentifiée par l’histoire de tous les temps.

La justice désigne une valeur que tout le monde invoque et que personne n’ose désavouer.

Dans la mythologie Grecque, la justice est assimilée symboliquement à la déesse Thémis. Elle est d’une part la fille de Gaia (la terre) et d’Ouranas (le ciel) et d’autre part la seconde des épouses divines de Zeus.

Elle est le symbole de la justice fondée sur la connaissance et la sagesse. Héliconie de la justice et du droit, on la représente généralement avec une balance dans la main censée représentée l’équilibre,un glaive dans l’autre main qui symbolise le châtiment, les yeux bandés montrant ainsi son impartialité.

D’Aristote à Saint Thomas d’Aquin, on définit la justice « comme la volonté constante et continuelle de donner à chacun son droit ».

Elle incarne l’idéal des valeurs sociales, éthiques et morales d’une nation.

La justice est un rempart qui protège, garantit les règles du vivre ensemble, les droits et devoirs de chacun, les conditions d’une société apaisée.

Car la paix dans nos cœurs et notre esprit passe par la justice. Etant donné que l’injustice crée de la souffrance et mène à la violence. L’absence de la justice est une banalisation du mal.

Ce qui est le terreau du règne de l’insécurité, de la violence et du désordre.

La justice est donc ce qui assure l’ordre, l’équilibre dans les rapports sociaux en usant de la force pour faire appliquer ces décisions quand cela est nécessaire.

On ne peut définir la justice comme conformité au droit. En prenant en compte la législation, on sait combien sous certains cieux le droit positif aura été discriminatoire.

Les lois racistes ou antisémites en occident et l’équilibre ethnique et régionale au Rwanda ont été promulguées dans l’histoire.

Mais ces lois ont pu être combattues et remises en question au nom d’une exigence et d’un idéal de justice.

En effet, les multiples luttes menées contre les discriminations politiques traduisent à merveille l’exigence de justice. Elle demeure la clé de voute du schéma social et civique. La justesse de la justice se mesure à la manière dont celle-ci est rendue.

C’est la passion partagée entre magistrats, greffiers, avocats, huissiers pour transformer l’idéal humain de la justice en réalité quotidienne.

Rendre justice c’est à la fois trancher des litiges, résoudre des conflits mais aussi dire et faire respecter le droit.

Il est une réalité décevante de constater combien aujourd’hui on se fait peur avec la justice. Cette justice que des raccourcis associent à la corruption. Et pourtant, cette publicité déplacée devrait faire prendre conscience de la nécessité de revoir son rapport à l’exécutif tant sur l’allocation des ressources que sur les interférences.

Face à certains comportements inquiétants, l’opinion, relayée par les médias et dans une certaine mesure les pouvoirs publics ; s’interrogent quant aux causes et aux effets de tels cas, certes statistiquement très faibles, mais source d’inquiétude.

On doit porter la réflexion sur la place et le rôle du magistrat dans la société, la modestie de sa rémunération, la reconnaissance sociale dont il est de moins en moins investi.

Le juge, pas plus que d’autres professionnels, n’est pas infaillible.

Notre histoire récente nous offre des modèles qui devraient nous inspirés, car ils ont incarné les valeurs de la justice, de la déontologie, de l’éthique et de la droiture.

Joseph Kavaruganda qui l’a payé de sa vie, Jean Mutsinzi, tout premier Président de la Cour Suprême et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature post génocide contre les tutsis et Siméon Rwagasore, successivement Procureur Général près la Cour Suprême puis Président de ladite Cour.

Les deux derniers furent pour moi des maîtres à penser. Ces érudits du droit à l’immense talent de pédagogues m’ont permis de traverser une époque tourmentée. Ce fut un honneur teinté de fierté pour moi, de servir le Rwanda à leurs côtés, en qualité de greffier en chef de la cour suprême.

Depuis la nuit des temps, la justice est au cœur des débats. Elle élève une nation, l’injustice la déshonore et la corruption la détruit.

La justice élève une nation, l'injustice la déshonore et la corruption la détruit

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