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L’AFC/M23 maintient sa présence à Goma et Bukavu et exige la libération de ses détenus

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 27 juillet 2025 à 12:01

La coalition rebelle AFC/M23 a assuré qu’elle restera implantée à Goma et Bukavu, indiquant qu’elle n’a pas l’intention de se retirer de ces villes stratégiques du Nord et du Sud-Kivu. Tout en exprimant sa volonté de coopérer avec Kinshasa pour restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire congolais, le mouvement maintient fermement sa position lors des négociations de paix en cours à Doha, au Qatar.

Depuis début 2025, l’AFC/M23 contrôle Goma et Bukavu, où il a mis en place une administration parallèle. Le colonel Japhet Gakufe, haut commandant de la coalition, a expliqué que la non-avancée vers la ville d’Uvira, à la frontière burundaise, n’est pas due à une résistance militaire de la part de Kinshasa, mais à un respect des demandes de la communauté internationale. «  Nos combattants sont actifs dans les montagnes de Minembwe et pourraient atteindre Uvira en une journée, mais nous choisissons de freiner notre progression pour des raisons diplomatiques  », a-t-il indiqué.

Le colonel Gakufe a également démenti l’existence d’un « mur » militaire burundais bloquant leur avancée, affirmant que l’AFC/M23 connaît bien les forces burundaises, qu’elle a déjà vaincues à plusieurs reprises dans le Nord-Kivu. Il a assuré que la coalition a vaincu les forces gouvernementales, les rebelles FDLR, les milices Wazalendo, les mercenaires européens, ainsi que les troupes burundaises et la SADC, responsables de la coalition adverse.

Par ailleurs, lors d’une conférence de presse tenue le 25 juillet à Goma, Benjamin Mbonimpa, représentant du M23 aux négociations de Doha, a souligné que la poursuite des pourparlers directs dépendait de la libération de plus de 700 détenus liés au conflit, emprisonnés par le gouvernement congolais. «  Si Kinshasa ne libère pas nos prisonniers d’ici le 27 juillet, nous n’avons plus rien à faire à Doha  », a-t-il averti.

Le 19 juillet, Kinshasa et le M23 avaient signé une déclaration de principes lors d’une première session à Doha, posant les bases pour des négociations directes dès début août, avec l’objectif d’un accord de paix avant le 18 août. Malgré ce calendrier ambitieux, Benjamin Mbonimpa a précisé que les négociations prendraient le temps nécessaire pour régler durablement les problèmes de fond, sans pour autant envisager, pour l’instant, le retrait des territoires actuellement sous contrôle du M23..

Oscar Balinda, porte-parole adjoint de l’AFC/M23, a rappelé que la coalition ne formule pas de revendications particulières, mais cherche des solutions durables. Il a également réaffirmé que l’AFC/M23 respecte son engagement au cessez-le-feu tout en se réservant le droit de se défendre et de protéger les civils en cas d’attaque.

De son côté, le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, a qualifié ce processus de paix de «  phase la plus délicate  », rappelant qu’«  il n’y a pas de guerre qui ne se termine pas  » et affirmant que «  nous avançons vers la paix  ». a-t-il indiqué.

Le contexte humanitaire demeure alarmant dans l’est de la RDC. Selon l’ONU, plus de 27,8 millions de Congolais souffrent d’insécurité alimentaire, tandis que plus de 7 millions sont souvent déplacés à l’intérieur du pays à plusieurs reprises.

La coalition rebelle AFC/M23 a assuré qu’elle restera implantée à Goma et Bukavu, indiquant qu’elle n’a pas l’intention de se retirer de ces villes stratégiques

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