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L’Eglise catholique et le célibat

Redigé par Tite Gatabazi
Le 21 octobre 2021 à 02:50

Les dénonciations des abus sexuelles dans l’Eglise catholique font depuis quelque temps l’effet d’une déflagration.

Les scandales se suivent et ne se ressemblent pas.

Les révélations qui se succèdent ainsi ébranlent jusqu’à poser des questions sur la sexualité des religieux, ce célibat imposé au XIè siècle, le fonctionnement de l’institution et bien d’autres. Car le Vatican croule sous les accusations et le silence n’est plus de mise.

Déjà en 1990, les sœurs Marie McDonald et Maura O’Donohue avaient parcouru vingt-trois pays et produit un rapport sur les abus sexuelles dont étaient victimes les religieuses. Transmis au Vatican, il demeura lettre morte.

En 2001, une résolution du parlement européen sommait le Vatican de réagir à la publication par un journal américain du scandale des abus sexuels sur les religieuses.

L’on sait combien les couvents sont fermés avec des règles strictes et des codes réservés aux seuls initiés.

Début octobre 2021, la publication en France du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise fait l’effet d’une bombe à fragmentations.

La commission estime que « l’Eglise doit endosser les faits pour dissiper les ténèbres et engager une démarche de vérité et de réparation vis-à-vis du passé : pour une prévention sans faille à l’avenir ».

Le cinéaste François Ozon donne un écho dans le film « Grace à Dieu » aux abus sexuels commis sur les religieuses depuis des décennies. Car depuis bien longtemps et sur tous les continents, des hommes d’église s’adonnent à cette barbarie impunément.

La question du célibat est devenue comme ce serpent de mer dans l’église catholique.

Prétextant qu’un prêtre célibataire marié et père de famille serait moins disponible pour ses fidèles, cette décision conserve en toile de fond des aspects financiers.

Mais ce célibat imposé engendre solitude et affecte profondément celui qui a renoncé au mariage.

Mais le silence autour de la sexualité a eu un effet indirect sur l’absence de la dénonciation.

Et pourtant, le synode des évêques pour l’Amazonie vient de remettre en cause ce dogme.

En effet, il propose d’ « ordonner prêtre des hommes mariés et reconnus par la communauté, qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate au presbytérat, pouvant avoir une famille légalement constituée et stable ».

Ces scandales à répétition doublés de la baisse très sensible de la vocation incitent à une réflexion et des décisions courageuses pouvant menées à revenir sur cette règle désuète du célibat.

On se souvient de l’affaire qui avait fait grand bruit. Le renvoi par le nouveau Pape François Ier de l’archevêque de Washington, le Cardinal Theodore Mc Carrick âgé de quatre-vingt-huit ans. Il fut défroqué pour abus sexuels et c’était la première fois dans l’histoire de l’église catholique qu’un Cardinal « est interdit d’exercer son ministère pour mener une vie de prière et de repentance ».

Cette décision du nouveau souverain pontife qualifiée de « signal fort » précédée la réunion des évêques du monde entier qui devait se tenir du 21 au 24 février 2019.

L’église enferme ses membres dans un langage qui euphémise les relations de pouvoir et par là les abus qui en résultent.

La passivité des religieuses se construit aussi par cette obéissance avec l’image de la foi ! Et le silence des victimes n’est pas pour arranger les choses. Elles craignent, en effet, d’être coupées de la communauté s’elles dénoncent les prédateurs.

Car un nombre incalculable de ces agressions a été passé sous silence et pendant longtemps. Ces viols sur lesquels la hiérarchie une fois informée a toujours tenté, avec un certain succès, de mettre le couvercle.

Combien sont-elles qui ont subies des viols, forcées à avorter ou alors exclues des communautés pour aller errer et élever seules leurs enfants issus des agressions sexuelles. On ne le saura jamais !

Le très courageux, Sa Sainteté Pape François Ier a ouvert un centre d’accueil à Rome pour les ex-sœurs sans ressources avec des enfants à charge. Tout un symbole.

Aujourd’hui c’est le mode de gouvernance, de vie et un ensemble de traditions qui sont en cause.

Le chantier est ouvert !


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