Dans une interview exclusive accordée au média ’IGIHE’, l’ambassadrice Weiss a mis en lumière les vives préoccupations d’Israël concernant les ambitions nucléaires de l’Iran, le conflit en cours et les implications plus larges pour la stabilité régionale et mondiale.

« Tout pays a le droit, et même le devoir, d’assurer la défense de sa population », a-t-elle affirmé.

L’interview, réalisée deux jours avant que les États-Unis ne frappent trois sites nucléaires iraniens, a mis en évidence les avertissements de longue date d’Israël et sa détermination à neutraliser ce qu’il considère comme une menace existentielle imminente.

L’ambassadrice Weiss a révélé que l’entretien se déroulait alors qu’une « attaque massive de l’Iran » visait des zones civiles en Israël, faisant des dizaines de blessés. Elle a déploré que la communauté internationale n’ait pas pris au sérieux les avertissements lancés par Israël au sujet du programme nucléaire iranien au cours des trente dernières années.

Menace nucléaire imminente et programme de missiles balistiques

Selon la diplomate, Israël a récemment détecté une progression rapide de l’Iran vers l’acquisition d’armes nucléaires, ce qui a motivé ses actions, qu’elle qualifie de légitime défense.

« L’Iran détenait ou avait accumulé une quantité suffisante d’uranium pour fabriquer neuf bombes nucléaires en un temps très court », a-t-elle déclaré, soulignant que « depuis le moment où nous avons pris conscience de cela jusqu’au moment où l’Iran aurait pu effectivement posséder des bombes nucléaires, il ne s’agissait que de quelques jours ».

Elle a expliqué que l’Iran possédait suffisamment d’uranium enrichi à 60 % pour produire neuf bombes nucléaires, les étapes finales de l’enrichissement ne prenant que quelques jours.

Deux jours après l’interview, le président Donald Trump a indiqué que son administration avait détruit trois sites nucléaires iraniens lors d’une attaque surprise.

« Les principales installations d’enrichissement nucléaire de l’Iran ont été complètement et totalement anéanties », a déclaré Trump. « Notre objectif était la destruction de la capacité nucléaire de l’Iran et l’élimination de la menace posée par le premier sponsor étatique du terrorisme dans le monde. »

Au-delà de la menace nucléaire, l’ambassadrice Weiss a décrit en détail le vaste programme de missiles balistiques de l’Iran. Selon les services de renseignement israéliens, l’Iran se prépare à produire environ 3 000 missiles balistiques par an, capables d’atteindre une portée de 2 000 kilomètres.

« Aucun pays au monde, même Israël bien sûr, et même des pays bien plus grands en superficie, ne peut supporter une attaque de, disons, une accumulation de 3 000 missiles en une année », a-t-elle souligné.

Pour Israël, cette double menace rend la situation « imminente », mettant gravement en péril la sécurité de l’État.

L’ambassadrice Weiss a précisé que les opérations menées par Israël en Iran étaient extrêmement ciblées, visant avec précision des éléments spécifiques des programmes nucléaire et balistique iraniens.

« Les frappes sont véritablement chirurgicales, je dirais, et visent précisément les éléments des programmes nucléaire et balistique », a-t-elle expliqué.

Elle a réaffirmé la position d’Israël selon laquelle le pays « fera tout ce qui est nécessaire pour éliminer la menace ».

L’ambassadrice a également souligné l’élimination récente de neuf chercheurs et scientifiques nucléaires, expliquant qu’il est important de cibler les experts pour freiner toute reprise du programme.

« Le plus grand problème, c’est que lorsqu’on a des personnes expertes, même si l’on détruit les cibles physiques mais qu’on ne neutralise pas les experts, la reprise du programme peut être très rapide », a-t-elle fait remarquer.

Collaboration avec les États-Unis et responsabilité internationale

L’ambassadrice Weiss a affirmé l’étroite et constante collaboration d’Israël avec le gouvernement américain.

« Nous sommes en contact avec le gouvernement des États-Unis, et nous coopérons avec lui, bien entendu dans le cadre de discussions partagées ; nous ne sommes pas seuls dans le monde », a-t-elle déclaré.

Elle a souligné que la décision d’agir n’avait pas été prise à la légère, mais dans la conviction qu’« il n’y a plus de temps à perdre ».

La diplomate a vivement critiqué les pays qui continuent de soutenir l’Iran sur la scène multilatérale, estimant qu’un tel appui met en danger la sécurité et la prospérité à l’échelle mondiale.

L’ambassadrice Weiss a également évoqué la récente déclaration de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui a qualifié l’Iran d’État non coopératif, validant ainsi les préoccupations de longue date d’Israël quant au refus de Téhéran de collaborer avec les inspecteurs internationaux.

L’ambassadrice Weiss a qualifié le régime iranien de « perturbateur, malveillant, terroriste », estimant qu’il représente une menace directe non seulement pour Israël, mais aussi pour l’ensemble du Moyen-Orient, des pays occidentaux et d’Afrique, via ses proxies et cellules terroristes.

Elle a précisé que le renversement du régime n’était pas un objectif déclaré de l’opération actuelle, tout en reconnaissant qu’un tel changement « bénéficierait au monde entier ».

L’ambassadrice Weiss a rejeté toute comparaison entre l’Iran et d’autres régimes, affirmant que les troubles internes en Iran n’avaient aucun lien avec Israël, mais découlaient de la longue histoire de répression du régime à l’égard de sa propre population. Elle a décrit les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les Iraniens, en contraste avec les milliards alloués par le régime aux entités terroristes.

Mettant en garde contre les ambitions iraniennes, la diplomate a souligné que les aspirations de l’Iran allaient bien au-delà d’Israël. Elle a rappelé que les missiles balistiques iraniens sont capables d’atteindre l’Europe, et a cité les déclarations de Téhéran : « Nous voulons frapper les États-Unis, nous voulons frapper Israël, et nous voulons frapper l’Occident... violemment. »

Elle a alerté sur une « menace énorme, immense, non seulement pour Israël, bien sûr, mais pour le monde entier » si l’Iran venait à se doter de têtes nucléaires.

En abordant la dynamique régionale, l’ambassadrice Weiss a souligné que les relations entre Israël et les pays signataires des Accords d’Abraham étaient restées intactes depuis le 7 octobre, ce qui témoigne d’une inquiétude partagée quant aux agissements de l’Iran. Elle estime qu’un Moyen-Orient sans un Iran doté de l’arme nucléaire serait un gage de stabilité accrue.

Dans le contexte de l’escalade du conflit, le Guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, a accusé Israël d’avoir déclenché le conflit actuel et commis une « grave erreur » qui mènera à sa « perte ». Les responsables iraniens qualifient régulièrement les actions israéliennes de « violations claires et flagrantes du droit international » et « d’agressions non provoquées ».

L’ambassadrice d’Israël au Rwanda, Einat Weiss, a réaffirmé que la lutte d’Israël contre les ambitions nucléaires de l’Iran dépasse sa propre survie : c’est un devoir mondial pour préserver la paix