Autour du président Félix Tshisekedi, s’est lentement agrégée cette cour des mirages : un cénacle d’intolérants et de parvenus dissimulant sous les oripeaux de la loyauté leurs véritables appétits l’argent, la renommée, et la jouissance passagère d’un prestige dont ils ne sont que les usufruitiers précaires.
Ces êtres d’ambition glaciale et de verbe mielleux ne bâtissent rien : ils intriguent. Ils ne conseillent point : ils dévorent. Leur intolérance n’est pas celle de la conviction éclairée, mais celle, plus vulgaire, de la cupidité et du ressentiment.
Dans cette atmosphère saturée d’avidité tapageuse, la vérité devient suspecte et la décence une faiblesse. Le courage d’être sincère se paie au prix de la diffamation. Quiconque refuse de se prosterner devant cette médiocrité triomphante est aussitôt dénoncé, caricaturé, assimilé à l’ennemi.
Ainsi, selon les informations relayées sur son compte X par le journaliste d’investigation congolais Steve Wembi, Fortunat Biselele, ancien conseiller du chef de l’État, jadis relégué dans l’ombre avant d’amorcer son retour au premier plan se retrouve une fois encore livré à la tourmente.
Son nom, brandi comme un étendard de suspicion, sert d’exutoire à une camarilla dont la loyauté n’est qu’un masque, et dont la servilité se déguise en patriotisme. Ces zélateurs du régime ne cherchent ni la justice ni la cohérence ; ils veulent l’exclusion, car c’est en écartant les autres qu’ils croient se garantir une parcelle d’existence politique.
Ce climat d’intolérance et de suspicion généralisée traduit un mal plus profond : la décomposition morale d’une élite qui se prétend démocratique tout en cultivant le réflexe autoritaire du soupçon. Ces pseudo-serviteurs de l’État ne croient ni à la liberté, ni à la vérité, mais seulement à la conquête des positions et à la préservation des privilèges. Ils étouffent la parole lucide, méprisent le débat d’idées et travestissent le patriotisme en allégeance aveugle.
Sous leurs dehors d’hommes respectables, ils minent les fondations de la République, la réduisant à un théâtre d’intrigues où les rôles se monnayent et où les consciences s’achètent au prix du mensonge.
Or, comme le rappelait Françoise Sagan, « il n’est de pire ennemi de l’esprit que l’assurance mêlée de médiocrité ». Cette suffisance satisfaite, bruyante et vide, constitue le véritable poison de la vie publique congolaise. Elle interdit au pouvoir de se regarder en face, de s’interroger, d’apprendre et de se corriger. Elle fait de la gouvernance un spectacle de vanités, de la fidélité une servitude, et de la République un patrimoine personnel.
L’histoire, pourtant, demeure inflexible envers les régimes qui s’abandonnent aux flatteries de leurs courtisans. Ceux qui s’imaginent servir un homme ne font, en réalité, qu’abréger sa chute.
Leur zèle n’est qu’un masque, leur loyauté une ruse, et leur fidélité une monnaie d’échange. Dans le vacarme de leurs certitudes et l’arrogance de leurs illusions, ils condamnent la vérité à l’exil et la République à l’étouffement.
Et lorsque le pouvoir, saturé d’hypocrisie, finira par vaciller, il ne restera sur ses ruines que le silence glacé des consciences vendues et le goût amer des trahisons qu’on aura voulu travestir en fidélités.

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