Quelques jours après que la RDC ait expulsé l’Ambassadeur Rwandais dans ce pays voisin, le Rwanda a déploré qu’un avion de chasse de l’armée congolaise de type Sukhoi-25 a violé son espace aérien pour se poser brièvement à l’aéroport de Rubavu, dans la province de l’Ouest.

Le Rwanda a déclaré qu’il n’avait pas répondu militairement, malgré une série de provocations de la RDC au cours de ces derniers mois.

Depuis mars dernier en effet, le Rwanda a accusé l’armée congolaise FARDC de bombarder son territoire en différents moments en collaboration avec le groupe terroriste des Forces démocratiques de libération du Rwanda, FDLR.

Les FDLR constitue un groupe terroriste formé par des individus responsables du génocide de 1994 contre les Tutsi.

Le Rwanda a également accusé la coalition d’avoir kidnappé deux soldats des Forces rwandaises de défense, RDF qui patrouillaient le long de la frontière mais qui ont ensuite été relâchés et renvoyés au pays grâce à la médiation de l’Angola.

La RDC a par la suite accusé le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, une affirmation démentie à maintes reprises par le Rwanda.

La violation de l’espace aérien du Rwanda a été considérée comme une provocation grave pour conduire le Rwanda sur le sentier de la guerre, après les récentes révélations du président congolais Félix Tshisekedi qui a fait allusion dans un discours incendiaire de ses intentions belliqueuses de faire la guerre au Rwanda.

Isaïe Murashi, historien et expert en politique internationale, autrefois ambassadeur du Rwanda en Ouganda, a déclaré à « IGIHE » que les actes de la RDC constituaient des provocations d’une guerre qu’elle peut difficilement gagner.

"En diplomatie, l’expulsion d’un ambassadeur signale une détérioration des relations. Cette étape précède généralement la rupture des liens. Nous n’avons pas encore rompu les relations bilatérales, mais c’est apparemment la prochaine étape, précédant une guerre proprement dite échanges de balles", a-déclaré l’expert.

Le groupe rebelle M23 contrôle plusieurs zones de la province du Nord-Kivu et continue d’avancer vers Goma, la plus grande ville de la province du Nord Kivu.

Le groupe rebelle campe actuellement à 15 kilomètres de Goma.

Au lieu de repousser l’ennemi, les politiciens et les citoyens congolais continuent de pousser leur gouvernement à mener une guerre totale contre le Rwanda pour son soutien présumé au M23.

Le Rwanda soutient que la lutte entre l’armée congolaise et le M23 est un problème interne qui devrait être résolu par la RDC sans jouer au chat et à la souri en faisant du Rwanda son bouc émissaire.

La semaine dernière, le président Tshisekedi a appelé au recrutement massif des jeunes pour renforcer l’armée de son pays dans ce qu’il a qualifié de guerre contre l’ennemi.

M. Murashi a observé que les réactions de Tshisekedi incitent à une guerre totale.

"C’est probablement la prochaine étape compte tenu des discours de Tshisekedi, de ce qui se passe à Goma et de la résistance des soldats congolais malgré leur défaite. […] Le Rwanda ne veut pas d’une guerre contre le Congo. Il conseille au pays voisin de résoudre ses problèmes internes, même s’il ne montre aucune volonté et reste coincé dans des jeux de reproches", constate Isaïe Murashi.

"Une telle arrogance et une telle réticence au dialogue amical sont intentionnelles. Le but de se battre", a-t-il ajouté.

Murashi a en outre observé que l’option de guerre de la RDC peut difficilement se matérialiser, ajoutant qu’elle ne durerait pas longtemps si le pays restait têtu pour en arriver jusque-là.

"Une guerre ne se matérialisera pas. C’est leur option mais ils ne triompheront pas car, le M23 est à proximité de Goma, ce qui en fait le seul endroit d’où ils peuvent attaquer le Rwanda. Par où d’autre vont-ils manœuvrer ? La guerre n’aura pas lieu. Même si cela arrivait, cela ne durerait pas longtemps", a-t-il conclu.