Si la moitié seulement des seize États membres étaient représentés au plus haut niveau, le communiqué final a néanmoins affirmé la volonté des participants de jouer la carte de la complémentarité diplomatique. Ainsi, la SADC a salué la convergence des efforts entre l’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et elle-même pour favoriser un règlement politique de la crise congolaise.
Les deux organisations régionales ont, à ce titre, institué un groupe commun de facilitateurs. Le texte insiste par ailleurs sur la nécessité d’articuler ces mécanismes africains avec les engagements internationaux déjà signés, notamment l’« accord de Washington » conclu entre Kinshasa et Kigali, ainsi que la déclaration de principe paraphée à Doha entre la RDC et le mouvement rebelle AFC/M23.
L’entourage du président congolais Félix Tshisekedi, grand absent du sommet, n’a pas manqué de souligner que la SADC conserve un rôle diplomatique central pour accompagner ces processus et garantir leur cohérence.
Une intégration économique encore au stade des intentions
Le second grand volet des discussions concernait l’intégration économique régionale, présentée comme un impératif stratégique pour la SADC. Les Chefs d’État se sont prononcés en faveur d’une accélération du projet de corridor économique Nord-Sud, vaste programme d’aménagement destiné à relier le port sud-africain de Durban à Kolwezi en RDC, cœur minier du continent. Selon ses promoteurs, cette route commerciale pourrait générer jusqu’à 1,6 million d’emplois et transformer profondément les échanges régionaux.
Cependant, si l’ambition est réaffirmée avec solennité, les décisions concrètes demeurent en suspens : aucun calendrier n’a été fixé, aucun montant d’investissement n’a été annoncé. Plus largement, le communiqué final se limite à des déclarations de principe sans avancer d’objectifs chiffrés sur l’augmentation du commerce intra-régional ni sur l’harmonisation des tarifs douaniers, pourtant considérés comme des jalons indispensables à l’émergence d’un véritable marché commun de l’Afrique australe.
En définitive, ce 45ᵉ sommet illustre les paradoxes récurrents de la SADC : une organisation consciente de sa responsabilité politique et économique dans l’espace continental, mais encore prisonnière des lenteurs structurelles et des prudences diplomatiques qui freinent la concrétisation de ses ambitions.

AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!