Londres et Kigali avaient conclus un accord de partenariat en Mai dernier dans lequel les demandeurs d’asile illégaux chez les sujets de sa majesté le roi Charles III seraient expulsés vers le Rwanda. La promulgation de cette loi avait eu lieu en mars dernier ; mais temporairement bloquée par la Haute cour de justice Européenne des droits de l’homme.

De nombreux groupes de défenseurs des migrants avaient critiqué ce projet, les organisations de réfugiés le qualifiant de cruel, tandis que l’Église d’Angleterre et les députés de l’opposition l’ont également dénoncé.

Le premier vol vers le Rwanda a été annulé un mois plus tard, en juin 2022 donc, après que la Cour européenne des droits humains ait signalé que la Haute Cour de Londres devait d’abord examiner en détail la légalité de la politique d’expulsion.

La ministre de l’intérieur Britannique, la conservatrice Suella Braverman s’est réjoui sur Twitter :
« Je m’engage à faire en sorte que le partenariat avec le Rwanda fonctionne. Mon objectif reste de faire avancer cette mesure dès que possible. »

Mais, le juge Clive Lewis a conservé quelques conditions. Pour chaque clandestin renvoyé vers le Rwanda, les autorités doivent estimer si son départ vers le pays des mille collines risque de le mettre en danger le concerné en danger.

Cela a déjà permis d’annuler en Juin dernier huit renvois de migrants vers le Rwanda. Mais le parcours de justice de la loi n’est pas encore complètement terminé ; les plaignants peuvent toujours faire appel de la décision, et même l’emmener jusque vers la Haute cour Britannique. Un processus qui pourrait encore prendre plusieurs mois.

La BBC a récemment annoncé sur ses ondes qu’au moins 40 000 migrants clandestins avaient traversé la manche au cours de cette année 2022, un chiffre largement supérieur aux 28.526 migrants légaux entrés sur le sol britannique l’année précédente.

Ces migrants proviennent d’Afrique, d’Asie et d’Europe et pénètrent dans ce pays grâce à des passeurs rémunérés rubis sur ongle, à bord d’embarcations de fortune surchargées qui mettent leur vie en péril.

Le gouvernement Britannique dépense chaque année 5,5 millions de Livres Sterling pour s’occuper de ces clandestins pendant leurs procédures de demandeurs d’asile.