Le Conseil des ministres réaffirme le retrait du Rwanda de la CEEAC

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 10 juin 2025 à 04:00

Le Conseil des ministres a réaffirmé la décision du Rwanda de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), dénonçant les manipulations et les violations des règles de l’organisation imputables à la République démocratique du Congo (RDC).

Lors d’une réunion tenue ce 9 juin 2025 au Village Urugwiro, sous la conduite du Premier ministre Dr Edouard Ngirente, le Conseil des ministres a examiné la décision du Rwanda de se retirer de la CEEAC, annoncée officiellement le 7 juin lors du 26ᵉ Sommet ordinaire à Malabo, en Guinée équatoriale.

Selon le communiqué publié à l’issue de cette réunion, ce retrait fait suite à une série d’actions répétées de la RDC visant à affaiblir la position du Rwanda au sein de l’organisation régionale, notamment en bloquant illégalement son accession à la présidence tournante, en violation des protocoles en vigueur.

Le ministère des Affaires étrangères avait déjà dénoncé le fait que le Rwanda avait été injustement privé de son droit légitime d’assumer la présidence de la CEEAC, une fonction qui revient à tour de rôle aux 11 États membres selon l’ordre alphabétique en français. Pourtant, l’organisation a préféré prolonger le mandat de la Guinée équatoriale, en invoquant l’implication présumée du Rwanda dans le conflit à l’est de la RDC.

En tant qu’ancien président de la CEEAC (février 2023 – février 2024), la RDC est accusée d’avoir abusé de sa position pour conspirer injustement contre le Rwanda, sans que l’organisation ne réagisse.

« La manipulation se poursuit sous la présidence actuelle », affirme le communiqué.

Le Conseil des ministres reproche à la RDC d’instrumentaliser la CEEAC pour justifier son hostilité envers le Rwanda, en avançant de faux prétextes liés au conflit qui fait rage dans l’est du Congo, un conflit dans lequel le Rwanda nie tout soutien au M23. Ce conflit existait déjà avant la présidence de la RDC, qui est accusée d’avoir déclenché les violences en attaquant ses propres citoyens fin 2021.

Par ailleurs, le Conseil des ministres a rappelé que plus de 200 groupes armés, étrangers et locaux, opèrent dans l’est de la RDC, constituant une menace sérieuse pour la stabilité de la région.

Le Conseil a réaffirmé que la RDC continue de financer et soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une milice génocidaire sanctionnée par l’ONU, malgré plusieurs résolutions internationales appelant à mettre fin à ce soutien. La résolution 2773 du Conseil de sécurité exige la neutralisation du groupe, créé par les auteurs du génocide contre les Tutsi de 1994 au Rwanda.

Le Rwanda condamne également les attaques transfrontalières répétées, les bombardements et incursions des forces de la RDC et des FDLR sur son territoire, ainsi que les menaces publiques du président Tshisekedi appelant au renversement du gouvernement rwandais, des actes jugés contraires à l’article 3 du Traité de la CEEAC sur le bon voisinage.

« Ces violations rendent la participation du Rwanda à la CEEAC intenable », a déclaré le Conseil, soulignant l’échec du bloc à garantir l’égalité et le respect entre ses membres.

Malgré son retrait de la CEEAC, le Rwanda a réaffirmé son engagement en faveur de la paix et du dialogue régional, soutenant le processus africain ainsi que les médiations menées par les États-Unis et le Qatar.

« La RDC ferait mieux de se concentrer sur la résolution de ses problèmes internes plutôt que de chercher des boucs émissaires à l’international », conclut le communiqué.

Le Conseil des ministres a réaffirmé le retrait du Rwanda de la CEEAC, dénonçant les manipulations de la RDC

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