Taciturne par discipline autant que par tempérament, avare de mots comme le sont les stratèges absorbés par la lecture des cartes, il n’en développe pas moins, lorsqu’il consent à rompre le silence, une doctrine claire : la voie des armes ne procède ni d’un goût pour la confrontation ni d’une exaltation belliqueuse, mais d’une nécessité impérieuse née de l’effondrement des mécanismes pacifiques.
A ses yeux, la guerre n’est qu’un instrument transitoire, souvent détesté de ceux qui la portent, mais rendu inévitable par l’incurie d’un pouvoir qui, par l’exclusion, la prédation et la violence d’État, a confisqué au peuple la possibilité même d’un dialogue national.
Ainsi, dans son propos sobre et rigoureux, se dessine l’idée que la résistance armée n’est pas un choix, mais une charge : celle de restaurer la dignité collective et de rouvrir l’horizon d’un Congo où l’on puisse enfin vivre sans peur, sans arbitraire et sans bannissement.
D’un tempérament naturellement pondéré, comme le sont souvent les stratèges rompus aux épreuves, le général Sultan Makenga incarne la figure du militaire accompli : avare de paroles, d’une discrétion presque ascétique, entièrement absorbé par la lecture des cartes, l’analyse des positions adverses et l’exigence de maintenir la cohésion morale de ses hommes.
Sur les lignes de front, où il a déjà infligé plusieurs revers à la coalition hétéroclite soutenant le régime Tshisekedi, il se tient en soldat plus qu’en tribun : maître de lui-même, concentré, taciturne.
C’est pourtant avec une gravité sans emphase, mais sans détour, que le commandant militaire de l’AFC/M23 a livré la substance de sa pensée.
Un choix contraint, dicté par l’échec de la voie pacifique
Selon lui, nul homme de bonne volonté ne saurait se complaire dans la guerre. Si l’AFC/M23 a pris les armes, affirme-t-il, c’est parce que toutes les tentatives pacifiques ont été méthodiquement étouffées. Chaque jour, répète-t-il, son mouvement réitère son aspiration à un règlement pacifique ; mais le gouvernement, hermétique à toute conciliation, ferme la porte à cette alternative.
Une insurrection motivée par la permanence du mal politique
La lutte qu’il mène ne se réduit pas à un simple affrontement militaire : elle procède d’une nécessité structurelle. Les visages au sommet changent, dit-il, mais les dysfonctionnements, eux, demeurent, persistants, enracinés. C’est pour s’attaquer à ces causes profondes que l’AFC/M23 a emprunté la voie insurrectionnelle : les maux viennent d’en haut, de la gouvernance elle-même.
Un pouvoir jugé prédateur et dévoyé
Avec une sévérité mesurée, mais ferme, le Général Makenga dénonce l’incurie d’un pouvoir qu’il qualifie d’incompétent, de prédateur, animé par des hommes qui se comporteraient en propriétaires du pays, reléguant leurs concitoyens à la condition d’exécutants dociles, voire d’indésirables.
A ses yeux, le régime actuel s’illustre par des pratiques d’exclusion, des politiques d’expulsion et même des violences contre ses propres citoyens.
Dans un tel contexte, soutient-il, il n’existe plus d’alternative : il faut trouver une solution, coûte que coûte.
Une aspiration ultime : rétablir la dignité et vivre sans crainte
Le Général conclut en rappelant que la lutte ne vise ni la gloire ni la domination, mais le retour à une normalité que la guerre a précisément rendue inaccessible. Lorsque les problèmes seront résolus, dit-il, les combattants redeviendront des hommes comme les autres, soucieux de rejoindre leurs familles, de retrouver leurs amis, et de vivre enfin dans un pays débarrassé de la peur et de l’exclusion.
Tel est l’horizon qu’il annonce : une quête de dignité nationale, arrachée par la force, mais orientée vers la dignité retrouvée.














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