Le M23 accuse la Belgique d’avoir influencé le président congolais

Redigé par IGIHE
Le 17 novembre 2025 à 02:24

Le porte-parole adjoint du M23, le Dr Oscar Balinda, a affirmé que la Belgique pourrait avoir joué un rôle dans le revirement du président congolais Félix Antoine Tshisekedi, l’amenant à rompre l’accord conclu avec ce mouvement pour collaborer avec les FDLR, responsables du génocide contre les Tutsi en 1994 au Rwanda.

Ces déclarations ont été faites lors d’une interview diffusée sur les réseaux sociaux de l’AFC/M23.

Selon le Dr Balinda, entre octobre 2020 et la fin de l’année 2021, Kinshasa avait accueilli des délégations du M23 afin de trouver des solutions pour rétablir la paix dans l’est de la RDC. La visite s’inscrivait dans l’initiative de dialogue que Félix Tshisekedi a mise en place depuis sa prise de fonction en janvier 2019, succédant à Joseph Kabila.

« Dès que Tshisekedi a pris le pouvoir, nous avons envoyé une délégation à Kinshasa. Nous étions ravis et nous nous sommes dit : ‘Voici quelqu’un issu de l’opposition avec qui nous avons toujours communiqué auparavant. Maintenant qu’il est au pouvoir, nous envoyons immédiatement des délégations pour dialoguer avec lui’ », a rappelé Dr Balinda.

Il a toutefois dénoncé un revirement de Tshisekedi, qui aurait rompu les engagements pris, notamment l’intégration des combattants du M23 dans l’armée nationale et la garantie de leur sécurité.

Le porte-parole adjoint raconte : « Ensuite, il a changé d’attitude et a commencé à nous attaquer ; c’est lui qui a déclenché cette guerre. Nous avions rassemblé nos combattants pour les tenir en sécurité dans la montagne, en attendant que des camions viennent les transporter à Kinshasa. Mais les camions sont arrivés avec des armes et des blindés et ont ouvert le feu sur nous le 21 novembre 2021. »

Le M23 avait pourtant accepté que certains de ses combattants soient réintégrés dans la vie civile ou intégrés dans une unité spéciale de l’armée nationale chargée de lutter contre les groupes armés dans l’est du pays. Les délégations du M23 avaient été hébergées pendant 14 mois à Kinshasa, mais Tshisekedi avait refusé de les rencontrer, obligeant le mouvement à rappeler ses troupes dans le territoire de Rutshuru.

Le Dr Balinda accuse également la Belgique d’avoir influencé le président congolais : « Aujourd’hui, cet homme reprend le pays pour le remettre aux colonisateurs, à la Belgique. C’est pourquoi elle le soutient, le manipule et prend toutes les décisions à sa place », a-t-il affirmé.

Selon lui, c’est cette influence qui aurait conduit Tshisekedi à collaborer avec les FDLR, déclenchant ainsi le conflit dans l’est. La coopération entre les forces congolaises et les FDLR est visible dans les opérations militaires où le M23 affronte les troupes gouvernementales aux côtés de ces ex-rebelles.

À la fin de l’année 2021, les FARDC ont lancé des offensives sur les positions du M23 à Runyoni et Chanzu, dans le territoire de Rutshuru, provoquant de violents combats qui ont abouti à la prise de contrôle de plusieurs zones du Nord-Kivu par le mouvement rebelle.

Le porte-parole adjoint du M23 a accusé la Belgique d’avoir influencé Tshisekedi à rompre l’accord avec le mouvement au profit des FDLR

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité