Installé dans une villa convertie en quartier général et solidement gardée, il répond, entouré d’un dispositif radio permanent et de plusieurs téléphones qui ne cessent de vibrer. Devant l’entrée, des véhicules frappés du sigle des FARDC, trophées de guerre, témoignent des prises de son armée sur l’adversaire. L’homme incarne la rigueur et l’organisation militaires.
Interrogé sur ses intentions après la conquête de Goma et Bukavu, le général Makenga se veut clair : « Nous ne poursuivrons l’offensive que si nous sommes menacés. Notre combat est celui de la survie. Nous avons pris les armes pour échapper à l’extermination, et il est regrettable que le monde extérieur refuse de le voir. » Il rappelle, avec gravité, l’incendie de Nturo, village du Masisi, détruit uniquement parce qu’il était peuplé majoritairement de tutsi. Un exemple parmi tant d’autres.
Quant à la prise stratégique de Goma et Bukavu, il insiste sur son caractère impératif : « Depuis Goma, les FARDC pilonnaient nos positions et massacraient les civils sous notre contrôle. Nous ne pouvions tolérer cette agression. De même, Bukavu servait de point de ravitaillement pour les forces ennemies via l’aéroport de Kavumu. L’élimination de cette menace était donc une nécessité. » Il souligne que les FARDC poursuivent leurs attaques par drones à partir de Kisangani.
Interrogé sur la supériorité numérique et matérielle de ses adversaires, il marque un silence grave avant de répondre sobrement : « Nous avons une cause à défendre, et nos hommes sont animés d’une détermination inébranlable. Pour nous, la victoire est une question d’existence, tandis que nos ennemis combattent sans un tel enjeu vital. Contrairement aux FARDC, nos soldats ne perçoivent aucune solde. Ils se battent par conviction et par patriotisme. »
S’agissant des perspectives de négociation, Makenga se déclare favorable au dialogue : « Nous avons pris connaissance de la proposition angolaise, mais nous attendons encore la réaction de Kinshasa. » Quelques heures après l’entretien, la présidence angolaise annonce le début des discussions pour le 18 mars.
Quant aux forces sud-africaines, malawites et tanzaniennes défaites et cantonnées autour de Goma, il précise qu’elles ne sont pas considérées comme prisonnières : « Elles peuvent circuler librement, mais sans armes. Nous leur permettons de se ravitailler et de quitter le territoire si elles le souhaitent. »
Sur la question des mercenaires roumains aux côtés des FARDC, son indignation est palpable : « Il est injuste que des Européens viennent tuer chez nous ceux qui défendent leurs droits. Le monde devrait s’en offusquer, mais il demeure silencieux. »
Interrogé sur le sort des soldats des FARDC réfugiés dans les bases de la Monusco, il met en doute la véracité des chiffres avancés par l’ONU : « Initialement, la Monusco déclarait avoir 2 000 soldats sous sa protection. Aujourd’hui, elle parle de 1 200. Où sont passés les 800 autres ? » Il dénonce également la présence des Wazalendos et des FDLR, anciens génocidaires rwandais de 1994, qui se dissimulent parmi la population et alimentent l’insécurité.
Concernant les accusations d’enlèvements de blessés à l’hôpital Heal Africa, il dément fermement : « Des ex-FARDC s’y faisaient passer pour des patients ou des accompagnants. Nous avons trouvé quatorze armes cachées. Ce sont les médecins eux-mêmes qui nous ont alertés. Nous n’avons arrêté que ceux qui n’avaient rien à y faire. »
Enfin, lorsqu’on l’interroge sur le président Félix Tshisekedi, sa réponse est sans appel : « Il n’a pas l’amour du pays. C’est un bandit. » Et d’ajouter, dans une conclusion sans équivoque : « Il l’a toujours été. »
L’entretien s’achève sur ces mots, laissant entrevoir la suite des événements et les nombreux enjeux qui persistent autour de la présence de la Monusco, la réouverture de l’aéroport de Goma, les relations avec le Rwanda, l’exploitation des ressources minières et la lutte contre les FDLR. Ces questions cruciales feront l’objet de la prochaine analyse.

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