Un rapport quinquennal du Gender Monitoring Office (GMO), couvrant la période jusqu’en 2022, met en évidence d’importantes avancées dans la promotion de l’égalité de genre au sein des secteurs public et privé, tout en reconnaissant que certains défis subsistent.
Des avancées notables et des institutions exemplaires
Parmi les réalisations marquantes figurent la publication régulière de rapports de redevabilité en matière de genre, la création de la Journée de la Redevabilité du Genre (Gender Accountability Day, GAD) au niveau des districts, ainsi que l’introduction du Sceau d’Égalité de Genre (RS 560:2023), une norme de certification pour les institutions engagées dans des pratiques sensibles au genre.
À ce jour, 25 institutions ont obtenu ce sceau, attestant de leur engagement envers l’égalité des sexes.
Certaines institutions se distinguent par leurs initiatives exemplaires :
À la Banque nationale du Rwanda (BNR), la proportion de femmes occupant des postes de direction est passée de 20 % à 50 %, y compris dans les départements techniques. La banque offre en outre trois mois de télétravail supplémentaires aux mères allaitantes et quatre jours de congé aux nouveaux pères.
Chez Inkomoko, les employées bénéficient de six mois de congé de maternité, tandis que les hommes disposent de deux semaines de congé de paternité.
Le Rwanda Energy Group (REG) a réduit de 15 à 10 ans l’exigence d’expérience pour les postes de direction, encourageant davantage de femmes à postuler. Cette réforme a permis de faire passer la proportion de femmes en haute direction à 40 %, contre 0 % en 2019. Le groupe a également aménagé des salles d’allaitement, des espaces de garde d’enfants et des horaires flexibles.
Le cimentier CIMERWA a aidé des femmes entrepreneures à accroître leurs ventes mensuelles de ciment, passées de un demi-camion à environ 30 camions par personne.
À l’échelle nationale, les femmes occupent 63,75 % des sièges à la Chambre des députés et 53,8 % au Sénat, des taux parmi les plus élevés au monde, bien au-delà du seuil constitutionnel de 30 %.

Le Système d’information sur la gestion du genre (GMIS), récemment lancé, permet de collecter et d’analyser les données liées au genre pour mieux évaluer la redevabilité des institutions.
Par ailleurs, les centres Isange One Stop (IOSCs) continuent de jouer un rôle essentiel dans la prise en charge des survivantes de violences basées sur le genre, en assurant un financement durable pour l’aide juridique, la santé et le soutien psychosocial.
Un plan de 11,5 milliards Frw pour approfondir l’égalité d’ici 2029
Le GMO a présenté un plan quinquennal (2024-2029) d’une valeur de 11,5 milliards Frw, visant à consolider les acquis et à approfondir l’égalité de genre dans les secteurs public, privé et au sein de la société civile.
Ce plan prévoit notamment :
150 millions Frw pour renforcer le suivi de l’intégration du genre dans les lois et politiques publiques ;
100 millions Frw pour évaluer l’inclusion du genre dans les programmes de résilience climatique ;
300 millions Frw pour améliorer le Budget sensible au genre et l’aligner sur les contrats de performance des districts ;
400 millions Frw pour les activités de plaidoyer et d’audit sur l’intégration du genre dans les institutions publiques et privées ;
500 millions Frw pour la mise en œuvre de programmes d’équité de genre et de campagnes de sensibilisation nationales.
Le plan inclut également 200 millions Frw pour le suivi du Sceau d’Égalité de Genre (RS 560:2023) et 500 millions Frw pour la célébration annuelle de la Journée de l’Égalité de Genre.
D’autres initiatives concernent le suivi des efforts d’égalité au sein des familles (200 millions Frw), l’extension des Villages sensibles au genre (300 millions Frw), ainsi que l’évaluation de programmes communautaires tels que les Inshuti z’Umuryango et les agents de santé communautaires.

Éradication du travail de soins non rémunéré et des violences de genre
Le GMO consacre 300 millions Frw à des programmes de plaidoyer pour réduire le travail de soins non rémunéré, un enjeu majeur souligné par une étude de l’IPAR Rwanda, selon laquelle les femmes travaillent en moyenne 75,6 heures par semaine, contre 68,4 heures pour les hommes, avec 35 % du temps non rémunéré pour les femmes, contre 15 % pour les hommes.
Pour combattre le harcèlement sexuel au travail et les violences basées sur le genre (VBG), 600 millions Frw financeront le suivi de la conformité des institutions publiques et privées, tandis que 1,4 milliard Frw appuiera les efforts nationaux de prévention et de réponse aux violences sexuelles et basées sur le genre, y compris la prévention des grossesses précoces et la réinsertion des survivantes.
En complément, 490 millions Frw seront consacrés au suivi des engagements régionaux et internationaux du Rwanda en matière d’égalité de genre, et 200 millions Frw renforceront les capacités des organisations de la société civile et confessionnelles dans la lutte contre les VBG.
Enfin, 1 milliard Frw sera investi pour transformer le Gender Monitoring Office en centre d’excellence pour la recherche et la gestion des connaissances sur le genre au Rwanda, consolidant ainsi le rôle du pays comme modèle continental en matière d’égalité et de gouvernance inclusive.

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