Je ne suis pas diplomate. Je me permets de prendre la place d’un observateur ou d’un chercheur. Clairement parlant tant que le Congo n’a pas encore compris que le Rwanda ne fait pas partie de son problème mais peut faire partie de ses solutions, il se met le doigt dans l’œil. Ce n’est pas celui qui l’a créé qui va le regretter non plus.

Les intellectuels congolais ont le devoir d’expliquer à leur population l’événement clé des problèmes du Congo. Et pour cela, il faudrait que les autorités congolaises, malgré le respect que je leur dois, retournent du 15 Novembre 1884 au 26 Février 1885 à Berlin. Alors elles comprendront que le Rwanda n’est pas le problème de la République démocratique du Congo.

Dans mon livre « L’ONU et le Chagrin d’une négresse » aviso 2014, j’écrivais que le M23 n’est pas mort et je le répète aujourd’hui. Le M23 finira peut-être le jour où il n’y aura plus de Congolais Kinyarwandophones dans l’Est de la RDC, mais il n’est pas dit non plus car l’homme meurt et son esprit reste. Ces Congolais qui n’ont jamais eu de droits d’être Congolais, alors qu’ils n’ont pas choisi de s’y retrouver avec leurs terres, ce n’est pas au Rwanda de résoudre ce problème qu’il n’a pas créé.

Ce qui fait que le monde devrait comprendre que le Rwanda n’a jamais voulu qu’une partie de ce pays soit collée au Congo, le problème des Congolais kinyarwandophones ne sera jamais résolu et l’instabilité restera telle qu’elle est. Le reste de l’Afrique divisée par cette conférence ont pris acte mais jamais le Congo. Pourquoi ? Ce n’est pas à moi de répondre à cette question.

Le Rwanda regarde l’avenir malgré des embûches qu’il essaie de contourner pour ne pas s’arrêter. Depuis la fin du génocide, les forces négatives n’aont cessé de mettre les batons dans les roues du pouvoir qui a arreté le génocide qui était en train d’etre perpètré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 Ce qui a envenimé les relations entre nos deux pays. Pourtant ce n’est toujours pas le Rwanda qui a décidé que les assassins prennent une population en otage au Congo non plus. Que le Congo se retourne vers celui qui a encadré ces assassins dans la traversée avec leurs armes et continuent à profiter de cette instabilité.

Beaucoup de forces étrangères étaient impliquées dans cette politique génocidaire. Le Rwanda a frustré plus d’un en arretant le génocide, ce que certaines puissances ne lui ont jamais pardonné. Mais trop c’est trop, 28 ans après certains ne se fatiguent pas, ils continuent à alimenter la haine.

Lorsque ce n’est pas les politiques, ce sont certaines qui se disent société civile de lutte pour les Droits de l’homme. Le monde devrait avoir honte. De quel homme parlent- ils ? Encore une fois, ce n’est pas à moi de répondre. Ce n’est que 28 ans après que je me rends compte que si le FPR Inkotanyi n’avait pas existé le génocide était peut-etre prévu pour etre régional et qui sait, finalement peut-etre africain.

Je lance un appel à celui qui veut entendre qu’il est temps d’arrêter de diviser les humains par leurs différences physiques. Surtout que ceci est fait pour des intérêts des uns au détriment des autres.

Je lance un appel particulier aux africains d’arrêter toute propagande de haine entre eux. On dit que celui qui détruit sa maison on lui prête une machette pour le faire. Je suis émue de voir que le Rwanda n’a pas servi de leçon aux africains et encore moins à ses voisins.

La RDC a ses problèmes d’instabilité depuis longtemps, cela ne date pas d’aujourd’hui. L’ONU est sur place par la MONUSCO depuis une vingtaine d’années, avec un budget colossal par an. Que font les Nations unies contre les appels à la haine du Tutsi depuis une vingtaine d’années ? Ce n’est pas à moi de répondre.

Le Président Congolais Antoine Tshisekedi vient de s’engager ouvertement dans une conférence au Congo Brazzaville et j’ai honte de le voir s’aligner du côté de ceux qui lancent des rumeurs contre le Rwanda, moi qui le croyais clairvoyant, je suis profondément décue.

Je tiens tout simplement à lui rappeler que le Rwanda a vu l’abîme, il est tombé dedans et s’en est sorti tout seul par la volonté et le sacrifice de ses enfants. Il s’en sortira toujours.