Une arrestation inattendue
Les deux femmes avaient été arrêtées en février 2025 alors qu’elles se rendaient à Bujumbura pour assister à un mariage. Entrées légalement au Burundi par le poste-frontière de Kobero, à la frontière avec la Tanzanie, elles affirment avoir présenté leurs documents ainsi qu’une invitation à la cérémonie. Toutefois, leur voyage a basculé lorsque leur conducteur, qui avait refusé de s’arrêter à un contrôle de police, a finalement été intercepté à Gitega.
« On nous a injustement présentées comme une menace pour la sécurité du Burundi, alors que nous ne sommes que de simples citoyennes. », a confié Nizeyimana à IGIHE.
Conduites au poste de police, elles ont été fouillées, interrogées puis enfermées en cellule. Le lendemain, alors qu’elles espéraient être libérées, une décision arbitraire les a envoyées à la prison centrale de Gitega.
L’affaire s’est compliquée lorsqu’un policier, irrité par leur demande de restitution d’une montre disparue lors de la fouille, les a accusées de l’avoir insulté, aggravant ainsi leur situation.
« Nous avions cru que notre libération était proche, mais nous avons été maintenues en détention pendant des mois sans procès. », a expliqué Nizeyimana.
Grâce à l’intervention d’une ONG de défense des droits humains, le procès a été inscrit au rôle en juin. Malgré la demande du parquet de réclusion à perpétuité, les deux accusées ont plaidé non coupables et ont été acquittées le 22 août.
Pour autant, elles n’ont recouvré la liberté que le 29 août, après expiration du délai d’appel du parquet, leurs passeports et autres documents ayant été retenus.
Ce n’est que le 3 septembre, grâce à l’intervention de l’ambassade du Rwanda à Bujumbura, qu’elles ont obtenu la restitution de leurs documents, pour ensuite regagné Kigali en avion le 4 septembre.
Des conditions de détention difficiles
À la prison centrale de Gitega, Nizeyimana rapporte des conditions de vie très précaires :
« Nous recevions quelques haricots et un peu de farine, mais aucun charbon pour cuisiner. Tout devait être acheté. La nourriture donnée ne suffisait jamais jusqu’à la distribution suivante. », a-t-elle indiqué, soulignant que la possibilité de se servir d’un téléphone portable a permis aux familles de les aider financièrement, ce qui a été essentiel pour compléter leur alimentation.
Les deux femmes estiment que leur libération tient du miracle :
« C’est Dieu qui a agi. Nous ne pouvons pas prétendre avoir gagné grâce à nos compétences juridiques », insiste Nizeyimana.
Elle a par ailleurs indiqué qu’un jeune Rwandais est détenu dans la même prison depuis 2021, sans que des détails sur son dossier ne lui soient accessibles.
De retour au Rwanda, les deux femmes affirment vouloir tourner la page et remercient toutes les personnes qui les ont accompagnées.
En revanche, leur histoire témoigne des tensions persistantes entre Kigali et Bujumbura, où les accusations d’espionnage continuent de susciter des frictions.

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