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Le crépuscule de l’Akazu

Redigé par Tite Gatabazi
Le 16 février 2022 à 05:17

Agathe Kanziga, puisqu’elle s’est mêlée de gouverner aux côtés de son époux, ne peut se plaindre d’être jugée sur ses actes dont les autres portent le chagrin, ni sur l’image qu’ils donnent d’elle.

Un régime caractérisé par un déclassement historique, une incapacité politique et un désordre social.

Au lieu de résoudre les problèmes dont les paramètres étaient pourtant connus, on a préféré les différer.

Une incapacité à redéfinir clairement « le contrat social » dont les bases ont été progressivement érodées par la discrimination et l’exclusion.

A défaut de répétition à l’identique du parmehutu, on a pu repérer des analogies au moins dans les traits saillants.

Allant jusqu’à paralyser le pays, confronté à des choix impossibles entre désirs et réalités.

La solution ne pouvait être trouvée dans l’abandon à un lyrisme creux et ignorant des transformations du monde et des rapports de force.

C’est ainsi qu’on a pu assister à la montée de l’extrémisme avec la banalisation du discours de brutalité.

Pendant que les membres influents de l’akazu étaient empêtrés dans les affaires et scandales et le spectre de l’effondrement.

L’attentat du 6 avril 1994 contre le Falcon présidentiel suivait un scenario préparé de longue date par l’akazu, distillé à grand renfort de mensonge, propagande et contre-vérités.

Agathe Kanziga aura poussé le cynisme jusqu’à porter l’affaire devant les juridictions françaises, se prévalant du « statut de victime ».

La justice s’accommode mal des manœuvres dilatoires et vient une fois de plus de le signifier aux intéressés.

Une lecture critique que les apprentis stratèges de bord de l’abîme derrière la constellation de l’akazu ont omise de faire.

Karl Marx disait que « l’histoire se répète tout d’abord comme une tragédie, après comme une farce ».

Au-delà de la boutade, la saisine des juridictions françaises, aussi ratée que ridicule était une farce.

Il faut comprendre que l’attachement à une idéologie rétrograde qui survie dans son esprit aura permis qu’au tragique s’ajoute l’infâme.

Rétrospectivement, on se rend bien compte de leur incapacité à tirer les enseignements du passé. Quel aveuglement et un pathétique piétinement.

Dans sa réponse, la cour de cassation française, constate d’une part la déchéance du pourvoi et d’autre part sur les autres pourvois les rejette.

Par les moyens réunis, dans son arrêt du 15 février 2022, la cour de cassation précise que :

« s’agissant de l’absence de constatations matérielles immédiatement après l’attentat, des incertitudes quant à l’identification des missiles ayant servi à commettre l’attentat, de la probabilité que les tirs soient partis de la zone de kanombe plutôt que de celle de Masaka, des incohérences des témoignages accusant les membres de l’armée patriotique rwandaise « APR » d’avoir transporté et tiré des missiles et de ceux accusant les hauts dignitaires du FPR d’avoir commandité l’attentat, de l’impossibilité d’exclure que l’attentat ait pu être commis par les extrémistes hutus ».

On constate la même caricature dans les circonstances qui entourent l’akazu.

Ils ont emprunté les costumes pour apparaitre sur la scène médiatique sous un déguisement respectable avec un langage victimaire.

Se draper dans les habits du droit leur fut fatal.

Au delà de la boutade, la saisine aussi ratée que ridicule était une farce.

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