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Le dernier discours de Sandaogo Damiba in extenso

Redigé par
Le 7 octobre 2022 à 02:27

En rendant son tablier le 2 octobre 2022, l’ancien président du MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration,) l’organe dirigeant de la junte au Burkina Faso, son chef, Paul-Henri Sandaogo Damiba, à travers son dernier discours évoque les raisons qui l’ont poussé à jeter l’éponge.

La substance du texte de son allocution, vaut mieux que tous les commentaires ou écrits en tous genres. Nous vous en proposons ici son libellé intégral, pour vous en rendre compte par vous-mêmes.

« Peuple du Burkina Faso, chers compatriotes,
L’avènement du MPSR en janvier 2022 a suscité plein d’espoir au sein de toutes les couches de notre population au point de nous aveugler sur les durs défis de la réalité de notre pays, des énormes efforts et des sacrifices à consentir collectivement pour mettre le pays sur les chemins du progrès et du renouveau.

Après huit (8) mois de bataille sur les sentiers de la sauvegarde du territoire, de la refondation, les événements dramatiques de Gaskindé du 26 septembre 2022 ont servi de ferment à renforcer les incompréhensions, les tensions, les critiques au sein des populations mais aussi au sein des forces armées, au lieu d’être un moment de deuil, d’introspection, d’autocritique, de diagnostic véritable de l’amère réalité de la lutte contre l’insécurité.

C’est ainsi que depuis les nuits des 29, 30 septembre et 1er octobre, avant même que nos morts n’aient pu être inhumés et que certains personnels affligés n’aient pu être désengagés du front, quelques unités de nos forces militaires, avec des sympathisants civils et politiques, mus par des motivations individualistes, subjectives et se prévalant de certaines frustrations et revendications qui devraient pouvoir trouver des solutions dans d’autres cadres de concertations, ont convergé de manière massive vers les zones sensibles de la Présidence du Faso, de la Base aérienne 511, de la RTB et de certains domaines diplomatiques.

L’objectif affiché était clair : interrompre la Transition. Leurs actions ont occasionné au niveau de nos périmètres défensifs 2 morts, 9 blessés et des dégâts matériels.
Après des efforts de dialogue, de concertation, devant les risques de division et de fracture au sein de notre armée et considérant les motivations profondes de l’avènement du MPSR et l’intérêt supérieur du Burkina Faso, en toute conscience et en pleine responsabilité, j’ai renoncé pour compter de ce jour 2 octobre, à ma fonction de chef de l’Etat, de président de la Transition, après un dialogue avec les autorités coutumières et religieuses, avec le capitaine Ibrahim Traoré et avec le président en exercice de la CEDEAO, sur la base de sept (7) points d’accords :

Premier point : que les nouvelles autorités poursuivent les activités opérationnelles sur le terrain.

Deuxième point : que les nouvelles autorités garantissent la sécurité et la non-poursuite des FDS engagées à mes côtés.

Troisième point : que les nouvelles autorités poursuivent le renforcement de la cohésion au sein des Forces de défense et de sécurité.

Quatrième point : que les nouvelles autorités poursuivent le chantier de la réconciliation nationale.

Cinquième point : que les nouvelles autorités respectent les engagements pris avec la CEDEAO.

Sixième point : que les nouvelles autorités poursuivent les réformes de l’Etat.

Septième point : que les nouvelles autorités garantissent ma sécurité, mes droits, ainsi que ceux de mes collaborateurs et de ma famille.

Mes chers compatriotes, à l’endroit des nouvelles autorités du Faso, je leur formule mes vœux de succès. Je les invite surtout à unir plutôt qu’à disperser. Je les invite à rester patriotes et intègres. Je les invite à porter haut les valeurs du MPSR et à porter leurs responsables comme un sacerdoce.

Je voudrais avant de terminer, remercier du fond du cœur tous les acteurs et actrices aux plans national et international, les garants et les sympathisants du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration qui ont œuvré de manière sincère et désintéressée à la bonne marche de la première étape de la Transition.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso et le préserve du chaos.

Pour la Patrie, nous vaincrons.


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