Parmi les épisodes les plus emblématiques de cette dérive, l’affaire de Kishishe fait désormais figure de cas d’école. La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), dans une démarche indigne de ses standards de rigueur, s’est d’abord appuyée sur des témoignages de seconde main, du « oui-dire » pour imputer au M23 des massacres dont la matérialité était déjà sujette à caution.
Face au tollé suscité par tant de légèreté procédurale et d’imprécision méthodologique, l’organisation onusienne a fini par se rétracter, révélant par-là les fragilités intrinsèques de son dispositif d’enquête.
Par ailleurs, plusieurs crimes perpétrés par les FARDC et leurs supplétifs irréguliers, les tristement célèbres Wazalendo ont été, avec une désinvolture inquiétante, attribués à l’AFC/M23.
A maintes reprises, des exactions commises en amont de l’arrivée de l’Alliance dans des zones encore sous contrôle loyaliste ont été utilisées pour construire un narratif incriminant, nonobstant toute chronologie factuelle. Le bombardement de Mugunga constitue un jalon frappant de cette guerre cognitive : filmée en direct par un journaliste, dénoncée en temps réel par des citoyens, l’implication des FARDC et de leurs milices alliées y était manifeste.
Pourtant, la vidéo fut promptement censurée, et l’indignation redirigée vers l’Alliance, dans une tentative manifeste de travestissement de la vérité.
Une indignation sélective au service de l’arbitraire : l’instrumentalisation des droits humains
Dans un rapport circonstancié, rigoureux dans sa forme comme dans le fond, l’AFC/M23 a entrepris de démonter pièce par pièce le tissu d’incohérences, de raccourcis et de procès d’intention dont elle est l’objet.
Le texte oppose au brouhaha médiatique une série d’analyses croisées, démontrant que les accusations portées à l’encontre de l’Alliance sont à la fois infondées sur le plan factuel et partialement orientées sur le plan politique.
L’Alliance souligne à juste titre que certaines ONG, naguère reconnues, semblent aujourd’hui alignées sur une ligne éditoriale dictée par des intérêts géopolitiques peu avouables.
Amnesty International, Human Rights Watch, voire la très controversée MONUSCO, paraissent céder à une forme d’indignation à géométrie variable, dénonçant avec fracas certaines atteintes supposées tout en gardant un mutisme assourdissant face à des crimes avérés commis par les forces étatiques ou leurs supplétifs.
À cet égard, les tragédies survenues à Mudaka, Katana, Kabare ou encore dans la ville de Bukavu, bien antérieures à la présence de l’AFC/M23 dans ces zones, sont révélatrices d’une volonté manifeste d’occulter les responsabilités premières. L’implication présumée de la garde républicaine dans le carnage perpétré dans une église de Goma demeure ainsi sous-documentée, à peine évoquée par les observateurs internationaux, quand bien même des témoignages concordants pointent directement cette unité d’élite du régime de Kinshasa.
L’opprobre comme arme de guerre : saboter pour mieux dissimuler l’échec d’un régime
Il apparaît, en définitive, que cette campagne de diffamation multiforme contre l’AFC/M23 obéit à une logique politique claire : détourner l’attention des graves carences du pouvoir central en jetant le discrédit sur un mouvement qui, par son efficacité, sa discipline et sa capacité à instaurer une certaine normalité sécuritaire, met en lumière l’échec cuisant de Kinshasa à rétablir l’ordre public dans l’Est du pays.
En dénonçant ce « sabotage narratif », l’AFC/M23 ne cherche point à échapper à toute reddition de comptes, elle en appelle, au contraire, à une évaluation impartiale et rigoureuse des faits, dans le respect du droit international. Mais elle refuse de se voir imposer une culpabilité d’emprunt, dictée non par les faits, mais par une lecture biaisée, héritée des intérêts croisés entre diplomaties étrangères, structures onusiennes et clientélisme gouvernemental.
Cette stratégie de délégitimation, si elle connaîtra inévitablement des silences provisoires, se poursuivra sous d’autres formes, avec le concours d’un écosystème informationnel instrumentalisé, dont le seul objectif est de maintenir sous l’eau toute alternative politique ou militaire crédible.
Mais cette entreprise de falsification ne pourra éternellement tenir face au réel : car la vérité, si longtemps niée, finit toujours par se frayer un chemin même au sein des ténèbres les plus épaisses.

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