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Les commerçants du marché de Nyarugenge sommés de partir, en désaccord avec l’administration du marché

Redigé par Bazikarev
Le 12 octobre 2024 à 04:22

Certains commerçants opérant dans le marché de Nyarugenge ont été sommés par les autorités de la Ville de Kigali de fermer leurs stands dans un délai d’un mois, car une inspection a révélé que les lieux où ils exercent ne sont pas conformes aux normes.

Cette décision a été prise le mois dernier par la Ville de Kigali, accordant un délai de 30 jours qui a commencé le 17 septembre et se termine le 17 octobre 2024.

Cependant, ce délai de 30 jours est contesté par les commerçants, qui affirment avoir reçu des lettres de l’administration du marché de Nyarugenge fin septembre, leur demandant de fermer leurs stands en une semaine, bien que ce délai soit également dépassé.

Certains commerçants, qui ont préféré garder l’anonymat, ont exprimé leur inquiétude à IGIHE quant aux conséquences de cette décision, surtout qu’ils opèrent dans des espaces qui leur ont été alloués légalement par le marché.

Un commerçant a expliqué : « J’ai reçu la lettre le 29 septembre, elle disait que nous avions une semaine pour trouver un autre endroit où travailler, mais aucune raison ne nous a été donnée. »

« Cela nous affecte, car nous sommes nombreux ici. Personnellement, j’y travaille depuis plus de deux ans et j’ai récemment contracté un prêt de 15 millions de francs rwandais, car mon entreprise se porte bien. Je n’ai toujours pas trouvé un autre endroit pour continuer mon activité, et cela nous cause de grandes pertes. »

Les commerçants concernés sont ceux qui occupent des stands supplémentaires installés dans des zones jugées non conformes, notamment dans les couloirs et les coins du marché, bien que ces espaces leur aient été alloués par l’administration du marché.

La Ville de Kigali n’a pas précisé le nombre exact de commerçants concernés par cette décision, mais en parcourant les six étages du marché, on peut voir plus de 50 stands installés dans des zones considérées comme non conformes.

Tous ces stands ont été numérotés comme les autres boutiques, et leurs propriétaires affirment qu’ils paient leurs taxes comme les autres depuis qu’ils ont commencé à y exercer.

Un autre commerçant a exprimé son inquiétude concernant le loyer de trois mois qu’il venait de payer à l’administration du marché, alors qu’il n’a même pas terminé un mois et qu’on lui demande déjà de fermer sa boutique sans savoir s’il sera remboursé.

Il a expliqué : « J’avais payé trois mois de loyer et je n’ai même pas encore terminé le premier mois. Cela nous a pris par surprise, car ils ne nous ont pas prévenus à l’avance pour que nous puissions trouver un autre endroit. Je ne sais même pas si je serai remboursé. »

Le montant du loyer varie selon les stands, mais dans la plupart des cas, il se situe entre 200 000 et 300 000 francs rwandais par mois.

Bien qu’ils déplorent cette décision soudaine, ils disent qu’ils n’ont pas de problème avec la demande de la Ville de Kigali, mais estiment que c’est l’administration du marché, avec laquelle ils ont signé des contrats, qui devrait être tenue responsable de leurs pertes.

Ces pertes sont d’autant plus importantes pour ceux qui avaient déjà commandé de grandes quantités de marchandises, en prévision d’une bonne saison de vente, et qui se retrouvent maintenant dans l’incertitude quant à l’avenir de leurs activités.

En cherchant à obtenir des éclaircissements de la part de la société Kigali Investment Company, qui gère le marché, son directeur, Kayumba Godfrey, a indiqué qu’il n’ést pas le porte-parole et qu’il se trouve à l’étranger, ne pouvant donc pas commenter la situation.

Cependant, lorsqu’on lui a demandé de désigner quelqu’un pour répondre à ces préoccupations, il a suggéré que ses collaborateurs pourraient s’en charger.

Toutefois, ces derniers ont refusé, affirmant qu’ils ne pouvent pas parler au nom du marché en l’absence du directeur général.

Le porte-parole de la Ville de Kigali, Ntirenganya Emma Claudine, a déclaré que cette décision fait suite à une inspection menée par différentes autorités dans des lieux très fréquentés, surtout en cette période où des épidémies menacent.

Elle a cependant souligné qu’il s’agissait d’une erreur de la part de l’administration du marché.

« Le fait qu’ils aient reçu des stands de manière légale ne signifie pas que l’administration du marché n’a pas enfreint les règles ou commis une erreur, c’est pourquoi cette inspection a été réalisée. Le fait d’avoir une entreprise ne vous donne pas le droit de faire les choses comme bon vous semble », a-t-elle précisé.

Le marché ne pourra rien faire pour eux, ils doivent se conformer aux directives, car l’inspection a montré que ces zones doivent être libérées.

Ntirenganya a ajouté que ceux qui rencontrent des difficultés « peuvent se regrouper et écrire à la cellule administrative du secteur où se trouve le marché, et nous examinerons la situation, mais la décision doit être exécutée dans le délai imparti. »

Interrogée sur la possibilité de résoudre ces problèmes avant l’expiration du délai, Ntirenganya a répondu que tant que les commerçants n’avaient pas informé les autorités, cela serait considéré comme si aucun problème n’existait.

Les stands qui doivent être retirés sont ceux qui ont été ajoutés par la suite.
Certains commerçants opérant dans le marché de Nyarugenge ont reçu un délai pour quitter les lieux

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