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Les révélations du général Bunyoni ouvrent une nouvelle piste pour la justice burundaise

Redigé par Bazikarev
Le 28 mai 2024 à 09:47

Lors de sa comparution lundi dernier, Alain Guillaume Bunyoni, ancien Premier ministre du Burundi, a livré des témoignages susceptibles de relancer les enquêtes sur des affaires non résolues de crimes commis depuis la crise de 2015.

L’ex-Premier ministre a confié à la cour qu’il avait fui son domicile, craignant pour sa vie, de la même manière que l’ancien chef du renseignement, le général Adolphe Nshimirimana, et le colonel Darius Ikurakure, qui étaient tous deux impliqués dans des plans d’exécution contre les opposants présumés au régime.

Le général Nshimirimana, souvent pointé du doigt par les organisations locales et internationales de défense des droits humains comme responsable de nombreux crimes, était une figure majeure du régime burundais.

Il a été assassiné le 2 août 2015 à Bujumbura et était considéré comme l’un des plus proches alliés de l’ancien président Pierre Nkurunziza, et jouait un rôle crucial dans les structures de sécurité du pays.

À cette époque, le général Bunyoni occupait le poste de ministre de la Sécurité publique. Il était alors une figure prédominante dans les structures de sécurité nationales et avait occupé divers postes clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité burundaises.

Sa position lui conférait une influence notable sur les affaires intérieures du Burundi et particulièrement au sein du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, durant cette période de troubles politiques.

Selon les défenseurs des droits humains, les affirmations de Bunyoni concernant ses craintes d’être éliminé, similaires à celles d’autres hauts gradés, montrent qu’il possède des informations cruciales sur les auteurs et les circonstances de ces assassinats.

Surnommé "Mutama 2", le Général Nshimirimana etait tres puissant. Le terme "Mutama" en kirundi désigne une personne "sage" ou "vénérable", souvent utilisée pour désigner des individus hautement respectés. Le chiffre "2" indique qu’il était considéré comme le second après l’ancien président Pierre Nkurunziza.

Pour les défenseurs des droits de l’homme, cette comparution de Bunyoni est une piste sérieuse pour enquêter sur les crimes commis depuis la crise de 2015, en particulier l’assassinat du général Nshimirimana.

Ils espèrent que cela encourage la justice burundaise à revisiter les dossiers longtemps négligés.

La liste des accusations s’est allongée lors du procès, incluant des allégations selon lesquelles Bunyoni aurait tenté de convaincre le parti au pouvoir en Tanzanie, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), de l’aider à renverser le régime actuel de Ndayishimiye, ce qu’il a catégoriquement nié.

Ce mardi, le procès en appel du général Bunyoni et de ses coaccusés a eu lieu à la prison centrale de Gitega.

Le colonel Désiré Uwahaoro et l’ingénieur Côme, chargé des constructions de Bunyoni, ont été entendus. Ils ont nié toutes les accusations à leur charge.

Le verdict sera prononcé dans un délai ne dépassant pas 30 jours.

Col. Désiré Uwamahoro, l'un des principaux coaccusés du Général Bunyoni

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