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Les violences au Nord-Kivu demeurent sans réponse

Redigé par Bazikarev
Le 8 mars 2024 à 03:45

Cette situation est exacerbée par la présence de forces étrangères alliées au gouvernement pour combattre le M23, y compris les forces négatives, en l’occurrence les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), une force qui constitue une menace sécuritaire pour le Rwanda depuis des années.

L’intensification des affrontements est motivée par le renforcement de la coalition des FARDC avec l’arrivée des forces de la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe), des bataillons de l’armée burundaise, des FDLR, des Nyatura pour essayer de déloger les combattants du M23 de leurs bastions autour de la ville de Sake et de Goma qu’ils ont déjà pris.

Marc Hoogsteyns, journaliste qui suit de près la situation à l’Est de la RDC, indique qu’il y a eu des affrontements qui ont entraîné des pertes significatives, surtout du côté des Burundais, avec au moins des dizaines de morts.

« Le contrôle de Sake et Goma est devenu un point de discorde majeur entre les FARDC et le M23, a-t-il ajouté. Sake est tombé dans les mains du M23 pendant quelques heures avant qu’ils ne se retirent, utilisant cette stratégie pour contrôler la ville sans attirer l’attention des médias. Quand vous occupez les collines autour de Sake, cela signifie que, militairement, vous avez le contrôle de la ville de Sake à 80 %. C’est aussi la même chose pour encercler la ville de Goma dans le but de protéger les populations civiles contre les bombardements de l’alliance FARDC sur Sake et Goma. Ce n’est pas parce que le M23 a échoué à prendre Goma ou Sake, mais plutôt c’est pour leur stratégie militaire visant à la protection des habitants. »
Pour d’autres raisons de ne pas prendre ces deux villes stratégiques du Nord-Kivu, Marc Hoogsteyns estime que cela leur coûterait beaucoup en termes de moyens matériels et logistiques, compte tenu de leurs densités et diversités d’habitants.

La cause du M23

Elle est, en principe, la survie de nombreuses familles en exil au Rwanda, au Burundi, en Ouganda et ailleurs. Marc Hoogsteyns, ayant visité plus de 15 000 Congolais réfugiés à Kiziba depuis des dizaines d’années, certains nés en exil, d’autres ayant fui alors qu’ils étaient enfants et ayant aujourd’hui fondé leurs propres familles, rapporte : « Tous ces réfugiés ont soif de regagner leur patrie. Même si nous avions tout ce dont nous avons besoin, nous aurions toujours besoin de rentrer chez nous. Il est nécessaire que les accords de 2013 entre le M23 et le gouvernement soient appliqués, ce qui nous permettrait de regagner notre pays natal. »

L’espoir, plutôt le désespoir de négociations entre belligérants

Le président congolais Félix Tshisekedi a annoncé qu’il pourrait accepter de négocier si les combattants du M23 acceptaient de déposer les armes, de se retirer des zones qu’ils ont prises et de rejoindre les camps de cantonnement.

Pour Hoogsteyns, Tshisekedi n’est pas en position d’exiger quoi que ce soit pour négocier sur la libération des localités déjà entre les mains du M23. « Tous les points stratégiques sont contrôlés par le M23. Comme Tshisekedi ne donne pas de chance aux négociations, le M23 s’attend à une contre-offensive de l’alliance FARDC pour riposter, mais ils n’espèrent pas beaucoup au dialogue, Tshisekedi étant connu pour être un homme qui ne tient pas sa parole. »

« Le moindre signe de volonté que Tshisekedi pourrait montrer est de reconnaître que les membres du M23 sont des Congolais revendiquant leur droit d’identité et non des Rwandais cherchant des minerais sur le sol congolais. Tant qu’il restera sur sa position de nier l’identité d’une partie de ses citoyens, on ne pourrait pas compter sur une voie de négociation pour résoudre ce conflit qui ne fait que perdurer. »


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