Depuis plusieurs semaines, le pays est secoué par des manifestations antigouvernementales menées par la jeunesse. Ces mobilisations ont pris une nouvelle dimension samedi dernier lorsque l’unité militaire d’élite CAPSAT a rejoint les manifestants et demandé la démission du président et de plusieurs ministres.

Dans son allocution, M. Rajoelina a dénoncé « une tentative illégale de prise de pouvoir » et affirmé : « J’ai été contraint de trouver un endroit sûr pour protéger ma vie ». Il s’agit de ses premières déclarations depuis que les militaires se sont retournés contre son gouvernement et ont rejoint des milliers de manifestants dans une place principale de la capitale, Antananarivo.

Le président a appelé au dialogue pour « trouver une issue à cette situation » et rappelé l’importance du respect de la Constitution. Il n’a pas précisé les circonstances exactes de son départ ni sa localisation actuelle, mais certains rapports évoquent une évacuation à bord d’un avion militaire français.

Les manifestations ont débuté le 25 septembre à la suite de coupures d’eau et d’électricité récurrentes et se sont rapidement transformées en un mouvement de contestation plus large contre le gouvernement. Selon M. Rajoelina, il a été la cible d’une tentative d’assassinat, attribuée à « des militaires motivés par des politiciens ».

Dans son discours, il a également annoncé la levée du couvre-feu instauré depuis le début des manifestations, soulignant que « la seule voie pour sortir de cette crise passe par le respect de la Constitution ».

Parallèlement, la présidence malgache a annoncé ce mardi la dissolution de l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement bicaméral, selon un décret publié par la présidence.

« Conformément aux dispositions de l’article 60 de la Constitution, l’Assemblée nationale est dissoute » précise le texte. En outre, cette décision intervient alors que l’Assemblée nationale était en train de collecter des signatures pour convoquer une session extraordinaire visant à destituer le président.

Il s’agit du plus important mouvement de contestation depuis l’arrivée au pouvoir de Rajoelina en 2009, à la suite d’un précédent coup d’État militaire.

Le président malgache Andry Rajoelina a quitté Madagascar par crainte pour sa vie à la suite d’une rébellion militaire