Mélenchon et les dérives d’un pouvoir autocratique

Redigé par Tite Gatabazi
Le 15 septembre 2025 à 12:16

Deux ouvrages récemment parus lèvent le voile sur les dérives de La France insoumise et de son fondateur, Jean-Luc Mélenchon, en exposant tant les pratiques internes de domination que les alliances idéologiques qui fragilisent la démocratie française.

Le premier, La Meute (Flammarion), fruit de deux années d’enquête de Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, révèle l’instauration d’un véritable système autocratique au sein de LFI. Les témoignages recueillis dressent le portrait d’un chef colérique, exigeant une loyauté sans faille et organisant des purges régulières pour éliminer les voix discordantes. L’ouvrage dépeint un univers marqué par la peur, la soumission et l’humiliation, où la moindre remise en cause est perçue comme trahison. Les auteurs décrivent une mécanique quasi sectaire, où la valorisation des uns, l’effacement des autres et l’omniprésence d’une cour de fidèles traduisent la personnalisation absolue du pouvoir. L’ombre de Sophia Chikirou, compagne du leader et décrite comme brutale et autoritaire, accentue encore cette dérive vers un mode de fonctionnement fondé sur l’intimidation et la dévotion.

Le second témoignage, signé par l’écrivain d’origine syrienne Omar Youssef Souleimane, constitue un véritable cri d’alarme. Ayant infiltré plusieurs manifestations pro-palestiniennes organisées avec la participation de LFI, il met en lumière la porosité inquiétante entre certains cadres insoumis et des mouvances islamistes. Slogans antisémites, références radicales et discours séparatistes y témoignent d’une instrumentalisation de la mémoire coloniale et du ressentiment identitaire pour séduire une partie de la jeunesse. L’auteur y voit la mise en place d’un projet politico-religieux visant à remodeler la société française selon des normes inspirées de la charia, projet que l’extrême gauche radicale cautionnerait par opportunisme électoral.

Pris ensemble, ces deux ouvrages composent un tableau sombre : celui d’un mouvement qui, loin des idéaux démocratiques et égalitaires qu’il proclame, s’enferme dans une logique autoritaire et cultuelle, tout en flirtant avec des forces obscurantistes.

A travers ces pages, c’est moins l’image d’un tribun charismatique qui se dessine que celle d’un chef isolé, de plus en plus contesté, dont la dérive autocratique et les accointances idéologiques menacent non seulement la laïcité et l’universalisme républicain, mais aussi la cohésion même du corps social français.

En définitive, loin des envolées lyriques et des proclamations emphatiques qui se parent des atours de la vertu démocratique, il importe désormais d’ouvrir les yeux sur les dérives patentes de cette prétendue démocratie que l’on nous exhibe comme un étendard.

Car derrière le vernis des discours égalitaires se dessine l’inquiétant contre-sens de structures qui, sous couvert de défendre le peuple, reproduisent les logiques sectaires et autoritaires qu’elles prétendaient abolir. Ces formations, qui se réclament bruyamment des valeurs républicaines, en sapent en réalité les fondements mêmes par des pratiques d’exclusion, de soumission et de compromission idéologique.

Comprendre ce décalage, c’est prendre la mesure du péril : celui de voir triompher, sous le masque du progressisme, les formes les plus insidieuses de domination politique et d’aliénation collective.

Deux ouvrages récents révèlent les dérives de La France insoumise et de son fondateur Jean-Luc Mélenchon, entre pratiques de domination et alliances idéologiques

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