Loin de répondre aux véritables enjeux structurels du conflit, cette stratégie d’externalisation du mal congolais s’est traduite par un activisme forcené sur la scène internationale, visant davantage à séduire les opinions étrangères qu’à affronter lucidement les défis internes.
À cette entreprise de diversion ont été associés des figures aussi diverses que controversées : Bob Menendez, influent sénateur démocrate et ex-président de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, en disgrâce depuis ; Jean-Luc Mélenchon, dont l’irruption théâtrale à Kinshasa et les harangues à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) furent applaudies autant que décriées ; le négationniste avéré Charles Onana, condamné par la justice française pour ses positions négationnistes sur les génocide contre les tutsi de 1994 ; Michaela Wrong, conviée dans l’ombre du pouvoir par la porte-parole Tina Salama ; ou encore Thierry Mariani, député européen d’extrême droite notoirement controversé. A cela s’ajoutent de nombreux parlementaires belges, journalistes d’influence et communicants internationaux, dont les services ou plutôt les relais auraient été achetés à prix d’or pour accréditer le narratif forgé par Kinshasa.
Dans cette grande opération de prestidigitation diplomatique, plusieurs agences de communication, grassement rémunérées, furent mobilisées pour inonder la presse et les réseaux d’un discours simplificateur, réduisant le conflit congolais à une agression étrangère univoque, et escamotant soigneusement les responsabilités internes du régime.
Or, cette stratégie de substitution troquer la vérité complexe contre une propagande commode s’est heurtée à un double écueil : son inanité morale et son inefficacité patente.
Car au-delà des dépenses faramineuses engagées, le véritable drame réside dans la vacuité intellectuelle et stratégique qui caractérise les cercles dirigeants. A défaut d’une réflexion approfondie, d’une pensée géopolitique rigoureuse et d’une vision d’ensemble, le régime s’est contenté d’agiter les spectres du passé et d’acheter les consciences, espérant que le vacarme diplomatique pallierait la faillite politique.
Pendant ce temps, les besoins élémentaires de la population accès à des soins de santé décents, à une éducation de qualité, à l’énergie, à la sécurité et à la dignité demeurent cruellement insatisfaits. Les infrastructures se délabrent, les hôpitaux manquent de tout, les écoles se vident, et l’État semble chaque jour plus déconnecté de son peuple.
Ainsi, dans cette République accablée par l’improvisation et la démagogie, la fortune publique, au lieu d’être le levier d’un redressement national, devient l’instrument d’une mascarade géopolitique sans lendemain. Et l’Histoire, que l’on croyait pouvoir manipuler à coup de dollars et de communiqués, poursuit sa marche implacable, exposant la faillite d’un pouvoir qui, faute d’intelligence, de courage et de sens de l’État, aura préféré le mensonge à la réforme, et la mise en scène à la souveraineté véritable.

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