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Ouragan Milton : les Larmes de John Morales révèlent l’ampleur du désastre à venir

Redigé par Tite Gatabazi
Le 10 octobre 2024 à 10:06

Sur les écrans de NBC, le météorologiste chevronné John Morales apparaît, visage fermé et regard éteint. L’ouragan Milton, désormais classé en catégorie 5, s’apprête à frapper la Floride de plein fouet. Alors qu’il commente les images de la tempête imminente, Morales, d’habitude si maîtrisé, laisse entrevoir une fragilité inattendue. L’émotion l’étreint lorsqu’il déclare d’une voix brisée : « C’est un ouragan incroyable, incroyable, incroyable... » Les mots semblent s’étrangler dans sa gorge, puis le silence. Morales lutte pour reprendre son souffle, son esprit visiblement tourmenté. Après quelques secondes de pause, il parvient à terminer sa phrase, murmurant presque : « Je suis désolé… C’est juste atroce. »

Cette séquence, partagée par son collègue Chris Hush sur les réseaux sociaux, a rapidement fait le tour du monde. Sur X, plus de 3,5 millions de personnes ont vu cette vidéo poignante où un météorologiste aguerri, habitué aux tempêtes, se laisse submerger par l’ampleur du phénomène. La pression de Milton a chuté de 50 millibars en dix heures. Une intensification vertigineuse qui annonce le pire.

Dans un monde où la science est souvent perçue comme froide et distante, Morales brise ce mur de stoïcisme. Il confiera au New York Times la raison de ses larmes. « C’est la peur. La peur de voir ces événements extrêmes devenir si fréquents. La frustration de voir l’échec global à lutter contre la pollution. Et, surtout, c’est l’empathie. L’empathie pour toutes ces vies qui vont être brisées. Milton va détruire des vies, prendre des vies. Et je me sens impuissant face à cette tragédie. »

Le réchauffement climatique, un spectre qu’il ne peut plus ignorer, a transformé John Morales. « J’ai changé, » écrit-il sur les réseaux sociaux. « Franchement, vous devriez être chamboulés vous aussi. » Un appel à l’émotion, à la prise de conscience collective. Ce n’est pas un simple phénomène météorologique, c’est un drame humain, une crise écologique.

Morales n’en est pas à sa première tempête. En 2017, l’ouragan Maria ravageait Porto Rico, et c’est à ce moment-là, pour la première fois, que les larmes l’ont submergé à l’antenne. Des milliers de personnes lui avaient alors écrit, reconnaissant l’importance de ses alertes : « Si nous ne t’avions pas écouté, nous ne serions pas vivants aujourd’hui. » Ces mots résonnent encore en lui, amplifiant son angoisse face à Milton.

Aujourd’hui, c’est toute une génération qui se sent représentée dans l’émotion de Morales. Sur TikTok, les jeunes lui témoignent leur soutien. « Ils voient en moi leurs peurs, leurs anxiétés climatiques. Et je les comprends. Ce que ressentent les Gen Z et Alpha, je le ressens aussi. »

Alors que le président Joe Biden avertit que l’ouragan Milton pourrait être « la pire tempête » à frapper la Floride en un siècle, le monde regarde avec une anxiété partagée. La crise climatique n’est plus une menace lointaine. Elle est là, devant nous, palpable, dévastatrice.

Dans ces moments de vulnérabilité, John Morales n’est pas seulement un météorologiste. Il est devenu la voix de la conscience collective, celle qui pleure les vies perdues avant même que la tempête ne touche terre. Milton arrivera sur Tampa dans les heures à venir. Mais déjà, ses larmes, et celles de Morales, annoncent une tempête encore plus grande, celle de l’indifférence et de l’inaction.

Un homme marchait dans le vent et la pluie dans une rue déserte du centre de Tampa (Floride) à l’approche de l’ouragan « Milton », mercredi. Photo : AP

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