Dans le cadre de la deuxième phase de la Stratégie Nationale de Transformation (NST2), le gouvernement s’est fixé pour objectif de porter la croissance économique du pays à 9,3 % par an.

Pour atteindre cet objectif, il est prévu d’augmenter la productivité dans tous les secteurs de l’économie, avec une croissance agricole supérieure à 6 %, tandis que les secteurs industriels et des services devraient croître de plus de 10 % par an.

La production agricole devrait augmenter de 50 %, permettant ainsi au Rwanda d’atteindre l’autosuffisance alimentaire pour les cultures essentielles sélectionnées, tout en ayant des surplus pour l’exportation.

L’objectif est également d’atteindre l’autosuffisance en produits d’origine animale, de développer le nombre d’usines de transformation agroalimentaire, de garantir la qualité des produits agricoles et d’élevage, ainsi que d’augmenter l’utilisation d’engrais chimiques et d’autres intrants agricoles.

Ces efforts s’accompagnent de la poursuite des initiatives visant à renforcer la production locale de semences.

Le gouvernement vise à atteindre ces objectifs en augmentant la productivité des principales cultures sélectionnées, telles que le maïs, les haricots, les pommes de terre, le riz, le manioc, le blé et les bananes.

L’objectif est que le pays devienne autosuffisant en maïs, en pommes de terre et en haricots, réduisant ainsi la nécessité d’importer ces produits.

Cette augmentation de la production sera atteinte grâce à une utilisation accrue des engrais chimiques, avec des livraisons en temps voulu aux agriculteurs, et à une augmentation des doses d’engrais appliquées par hectare, passant de 70 kg à 94,6 kg. Ces mesures seront adaptées aux spécificités des sols.

Dans le cadre de la NST2, le gouvernement prévoit également de créer des zones agricoles spécialisées dans tout le pays (Agri Hub et Food Basket Sites), consacrées à l’agriculture moderne.

Certaines de ces zones comprendront de grands projets agricoles et d’élevage, tels que le Gabiro Agribusiness Hub et le projet ’Gako Beef’, qui se concentrera sur la production de viande destinée à l’exportation.

D’ici 2029, il est également prévu d’étendre la superficie des terres aménagées en terrasses progressives, de 142 000 hectares actuellement à plus de 160 000 hectares.

Le gouvernement prévoit également d’augmenter la superficie des terres irriguées, passant de 71 000 hectares à plus de 130 000 hectares.

Jérôme Hitayezu, directeur de l’unité de l’irrigation et de la gestion des terres à l’agence rwandaise de l’agriculture (RAB, en sigle en Anglais), a déclaré que le Rwanda projette d’étendre les terres irriguées grâce à l’énergie solaire, qui passeront de 646 hectares actuellement à 1 146 hectares d’ici 2029.

Il a ajouté : « Nous avons pour objectif d’ajouter 500 hectares irrigués à l’énergie solaire d’ici 2029. »

Hitayezu a expliqué qu’entre 2024 et 2025, 60 hectares supplémentaires seront irrigués, 100 hectares seront ajoutés en 2025-2026, et des surfaces similaires en 2026-2027. En 2027-2028 et 2028-2029, 120 hectares seront ajoutés chaque année.

L’utilisation de l’énergie solaire pour l’irrigation présente plusieurs avantages : elle est plus simple à mettre en œuvre que d’autres formes d’énergie et réduit les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à la protection de l’environnement.

Le gouvernement prévoit de sensibiliser les agriculteurs et les acteurs privés à adopter cette méthode d’irrigation, afin qu’ils puissent la mettre en œuvre de manière autonome, sans nécessairement dépendre de subventions de l’État.

Ces efforts viendront compléter les initiatives du gouvernement visant à offrir des subventions à ceux qui souhaitent adopter ce mode d’irrigation.

Actuellement, les districts où des projets d’irrigation solaire sont en cours incluent Bugesera, Kayonza, Rwamagana, Nyagatare, Ngoma et Ruhango.

L'irrigation à l'aide de l'énergie solaire facilitera l'irrigation dans tout le pays tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.