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RDC avis de tempête à l’approche des élections

Redigé par Tite Gatabazi
Le 19 mai 2022 à 06:09

L’Est de la RDC reste le ventre mou de la République et l’épine dans le pied du pouvoir en place.

Dès sa prise de fonction en qualité de chef suprême des armées, Tshisekedi avait procédé à des arrestations qui appelaient une purge au sein des FARDC et les services de sécurité.

Il eut également des décès mystérieux dont celui du Général Delphin Kahimbi.

Accusé de tentative d’espionnage contre le nouveau Chef de l’Etat, il venait d’être suspendu de ses fonctions de chef des renseignements militaires.

Il sortait d’un interrogatoire de deux jours devant le conseil national supérieur de sécurité.

La nuit du 28 février 2020, on le retrouva mort.

Confronté à une insécurité liée aux multiples groupes armés depuis deux décennies, en mai 2021, le Chef de l’Etat avait décrété l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri.

Mi-juin 2021, Tshisekedi a séjourné dans lesdites provinces.

Un an après, les provinces concernées connaissent une véritable descente aux enfers, des meurtres qui se multiplient, des déplacements massifs de la population et une crise humanitaire grave.

Une mauvaise planification, une superposition de commandements militaires, un manque de moyens logistiques ont rendus inefficaces les opérations.

On a entendu des rumeurs sur des bruits de bottes aux alentours du palais. Ce qui a couté son poste stratégique à François Beya, Monsieur sécurité du Chef de l’Etat.

Accusé lui aussi de fomenter un coup d’état, il a été mis aux arrêts. Ce qui n’a pas manqué d’émouvoir l’opinion publique et de renforcer la paranoïa au palais.

On n’en sait pas beaucoup, mais visiblement quelque chose à mal fonctionné.

Sur le plan politique, celui qui avait tenu la barque du parti UDPS durant les périodes de tempêtes, Jean Marc Kabund était destitué de son poste de président intérimaire sans ménagement.

De la santé précaire du Président, des rumeurs de putsch, des divisions au sein du parti, des déconvenues militaires à l’Est ; le pouvoir traverse une zone de turbulence.

Il faut avouer que les FARDC n’ont pas la cote auprès de la population. Ses piètres performances dans la lutte contre les forces négatives à l’est du pays déclenchent quotidiennement la colère de la population.

Et plus humiliant pour les FARDC, l’UPDF est entrée à Beni pour combattre les ADF.

Sauf que six mois plus tard, rien ne prédit une quelconque victoire de l’armée ougandaise.

Cette présence a plutôt viré au fiasco.

Reste à savoir si la prolongation de la mission suffira à redonner des couleurs à l’ « opération Ushujaa ».

Car sur le front, les mauvaises nouvelles s’accumulent. Des déconvenues qui entament les capacités supposées des deux armées.

En avril 2022, les délégations du gouvernement congolais et des groupes armés se sont retrouvés à Nairobi sous l’égide du Président Uhuru.

Avec quelle marge de succès pour que la paix revienne à l’est du pays. Trop prématuré pour s’avancer sur cette mille-feuille congolaise.

Et le défaut d’amélioration des conditions de vie des citoyens alimente le mécontentement.

Il faut dire les élections approchent avec leurs lots d’alliances en tout genre.

Le pays est en conflits armés et instable. Et à Kinshasa on se prépare au grand affrontement et on tente de placer ses pions.

Dans ce pays champion de l’incertitude, renforcée par de nombreux retournements d’alliances, sans perspective stratégique, on retient son souffle.

En effet, les prévisions sont très difficiles en RDC, ce pays très déséquilibré et divisé, marqué par une pauvreté endémique, l’absence de l’Etat et des contestations à tous les niveaux.

Et l’Eglise catholique y est un acteur majeur. Elle bénéficie d’un véritable poids politique dans le pays depuis des décennies.

L’Eglise a toujours entretenu un rapport conflictuel avec les pouvoirs successifs de Kinshasa.

Du Cardinal Malula qui avait tenu tête au Marechal-Président en passant par Cardinal Laurent Monsengwo et la conférence nationale souveraine puis son bras de fer avec Joseph Kabila.

Aujourd’hui, le Cardinal Ambongo est moins charismatique et parfois maladroit. Il fait l’objet de soupçons de connivence avec des lobbys étrangers.

La RDC a connu l’expérience du « glissement » sous Kabila.

Et la commission électorale n’a cessé d’alerter sur les nombreux obstacles quant au respect du calendrier électoral.

Avis de tempête à quelques mois des élections.


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