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Rwanda : la corruption fait de la résistance

Redigé par Tite Gatabazi
Le 7 septembre 2021 à 12:24

Le Rwanda a fait de la lutte contre la corruption une grande cause nationale. C’est un sujet sur lequel le gouvernement porte une attention sans relâche depuis des années. Et le pays a atteint des résultats probants.

Mais voilà, la corruption est comme un virus. Lorsqu’elle est combattue, elle mute.

La corruption est le fait pour une personne investie d’une fonction déterminée de solliciter ou d’accepter un don ou un avantage quelconque en vue d’accomplir ou de s’abstenir de poser un acte entrant dans le cadre de ses attributions.

Si le Rwanda s’est engagé à combattre la corruption, son leadership avait compris combien la corruption est un obstacle au développement du pays, combien elle nuit gravement à l’édification de l’Etat de droit et qu’elle entraine un gaspillage des compétences et des ressources.

La corruption fragilise les organes de l’Etat jusqu’aux structures de sa souveraineté telles que les services de sécurité. Les exemples sont légions en Afrique subsaharienne.

Il est des élites (les brebis galeuses) qui s’engagent dans une dynamique d’enrichissement rapide et se soucient peu des moyens pour y parvenir. L’attrait de l’argent facile devient la principale motivation et le service public en est la voie royale.

Ce comportement crée des complicités, des connivences et des conflits d’intérêts. La mission d’intérêt générale est détournée pour servir des profits personnels. Elle se joue alors dans une certaine opacité et le secret. Elle implique alors une forme perverse de solidarité qui s’attaque à ceux qui s’y opposent.

La corruption se développe plus facilement s’elle est soutenue par l’impunité.

Dans le cas d’espèce, la passation des marchés publics constitue le support privilégié de la corruption dont il est question ici.

Des montages sont bien huilés jusqu’aux moindres détails afin de ponctionner les deniers de l’Etat. Dans ces montages on retrouve des surfacturations, des prestations payées et non livrées qui permettent de disposer de fonds pour financer le paiement de ladite corruption.

Une étude de la branche Rwanda de Transparency International fait grand bruit en ces moments. Elle atteste, chiffres à l’appui, que les travaux publics sont gangrenés par la corruption.

Cette étude effectuée en partenariat avec l’association des ingénieurs a mesurée le degré de probité dans la passation des marchés de travaux publics, le taux est faible.

Appolinaire Mupiganyi, secrétaire exécutif de Transparency International Rwanda a déclaré « que dans ce secteur qui draine des sommes astronomiques pour les travaux publics, il y a un dégrée assez élevé de corruption ».

Lors de cette étude de terrain, quatre cent chefs d’entreprises de bâtiments ont acceptés de répondre. 20% ont avoué qu’ils ont été confrontés au phénomène de corruption dans les travaux publics. 14% ont été sollicité pour corrompre tandis que 6% ont proposé de le donner.

La part dévolue à la corruption correspond à 15% ou 20% du coût total du marché attribué.

La fourchette des sommes en jeu s’établit entre un million et cent vingt millions frw ! On estime à 14.270.178.842 frw la somme ayant servi dans différentes opérations de corruption çà et là. Les experts disent que c’est l’équivalent de vingt-trois kms de route macadamisée.

Les scandales répétitifs de cas de corruption mettent en évidence l’insuffisance des mesures en place.

Appolinaire Mupiganyi, Secretaire Executif de Rwanda Transparency International

Appolinaire Mupiganyi, Secretaire Executif de Rwanda Transparency International

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