Sénateur Uwizeyimana établit un lien entre les FDLR et l’armée congolaise

Redigé par IGIHE
Le 14 juillet 2025 à 06:10

Le sénateur Evode Uwizeyimana a indiqué que la décision de démanteler les FDLR, alliées au gouvernement de la République démocratique du Congo, est peu susceptible d’être mise en œuvre par Kinshasa, car cela reviendrait en pratique à démanteler l’armée nationale congolaise elle-même.

Depuis la fin du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994, les forces défaites des ex-FAR et des Interahamwe ont fui vers ce qui est aujourd’hui la RDC (anciennement Zaïre), où elles ont été soutenues par les autorités locales qui cherchaient à les utiliser pour lancer des attaques contre le Rwanda.

Les gouvernements successifs de la RDC ont collaboré avec ces forces, intégrant de nombreux combattants au sein de l’armée nationale. La milice FDLR, créée au début des années 2000, a obtenu une représentation au sein du gouvernement congolais, tandis que le président Félix Tshisekedi les a incorporés dans l’armée, où ils combattent aux côtés du groupe rebelle M23.

Dans les récents accords de paix signés à Washington entre le Rwanda et la RDC, les deux pays se sont engagés à éradiquer les FDLR, le Rwanda devant ensuite lever ses mesures défensives.

Cependant, le sénateur Evode Uwizeyimana a déclaré lors une interview récente que la RDC ne peut pas démanteler les FDLR, car cette milice constitue en réalité une composante intégrante de l’armée nationale.

« Même si le gouvernement congolais a accepté de démanteler les FDLR, il sait qu’il ne pourra pas le faire. Je me demande même s’ils croient vraiment y parvenir. Demander au gouvernement de la RDC de démanteler les FDLR, c’est comme lui demander de démanteler les FARDC [Forces armées de la RDC] », a affirmé le sénateur.

Les FARDC constituent la principale force de sécurité en RDC, et, selon Uwizeyimana, de nombreux cadres dirigeants sont issus des FDLR.

« Demander au gouvernement de la RDC de démanteler les FARDC, c’est comme demander au Président de supprimer l’unité qui assure sa protection. Les branches les plus influentes des FARDC sont en grande partie composées d’anciens membres FDLR, dont beaucoup ont été formés dans des écoles militaires prestigieuses en Belgique ainsi qu’à l’École militaire du Rwanda (ESM) », a-t-il précisé.

« Nombre de ceux qui ont débuté comme lieutenants ou sous-lieutenants occupent aujourd’hui le grade de général. L’Omega [Pacifique Ntawunguka], dont on parle souvent, est un soldat hautement qualifié ; il est même pilote. »

Uwizeyimana a confirmé que de nombreux membres FDLR ont reçu une formation militaire avancée et que le président Tshisekedi les a bel et bien intégrés dans son armée.

« Par conséquent, demander à Tshisekedi de démanteler les FDLR revient à lui demander de se couper les mains, de se détruire lui-même. Autrement dit, c’est impossible. »

Le 4 juillet 2025, lors d’un échange avec la presse, le Président Kagame a réaffirmé que tant que les FDLR resteront proches des frontières du Rwanda, de nombreux problèmes persisteront et que toutes les mesures nécessaires seront prises pour assurer la stabilité du pays.

« Le Rwanda fera toujours ce qu’il faut tant que les FDLR seront à nos frontières. Il n’y a pas de formule magique à utiliser ici », a fait savoir le Chef de l’Etat en réponse à la question d’un journaliste sur ce qui se passerait si la RDC ne respectait pas son engagement de démanteler ce groupe milicien.

Le Président Kagame a également réaffirmé la détermination du Rwanda à honorer ses engagements.

« Vous ne trouverez jamais le Rwanda manquer à ce que nous avons convenu de faire. Jamais. » a-t-il ajouté.

Le sénateur Evode Uwizeyimana a estimé que démanteler les FDLR, alliées au gouvernement de la RDC, reviendrait à démanteler l’armée congolaise elle-même

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