Le tribunal de Paris a prononcé une peine de cinq ans de détention, dont une partie ferme, à l’encontre du sixième président de la Ve République (2007-2012). Selon la justice, Sarkozy aurait laissé ses proches, notamment Claude Guéant et Brice Hortefeux, solliciter les autorités libyennes pour obtenir des fonds destinés à sa campagne, avant même son accession à l’Élysée.
La présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, a souligné que, entre 2005 et mai 2007, l’ancien chef d’État, alors ministre et leader de l’UMP, avait autorisé ses collaborateurs à agir en son nom pour tenter d’obtenir un financement auprès du régime de Mouammar Kadhafi, le tribunal ayant toutefois reconnu ne pas disposer de preuves formelles que les fonds libyens aient effectivement été versés dans les caisses de la campagne.
Des « rencontres occultes » entre Guéant, Hortefeux et un haut dignitaire libyen fin 2005 ont été jugées par le tribunal comme motivées par la recherche de financement électoral. Malgré cela, Sarkozy a été relaxé de certaines accusations, dont le recel de détournement de fonds libyens, la corruption passive et le financement illégal de campagne.
Parmi ses proches collaborateurs, Claude Guéant a écopé de six ans de prison, dont certains pour corruption passive et faux, tandis que Brice Hortefeux a lui, été condamné à deux ans. Éric Woerth, trésorier de la campagne de 2007, a pour sa part été relaxé. La justice a aussi indiqué que l’affaire contre Ziad Takieddine, principal intermédiaire dans l’affaire, est close, celui-ci étant récemment décédé au Liban.
L’enquête, ouverte en 2013, reposait sur les déclarations de Saïf al-Islam Kadhafi et de l’homme d’affaires libanais Ziad Takieddine, ce dernier ayant entre autres affirmé que des versements totalisant 50 millions d’euros avaient été effectués en faveur de Nicolas Sarkozy, y compris après son élection.
Carla Bruni-Sarkozy, l’épouse de l’ancien président, est elle aussi mise en examen pour dissimulation de preuves et escroquerie, des accusations qu’elle nie. Depuis sa défaite en 2012, Nicolas Sarkozy a déjà été confronté à plusieurs affaires judiciaires, dont une condamnation en 2024 pour dépassement de dépenses électorales et une autre en 2021 pour corruption d’un magistrat.
Le tribunal a précisé que Sarkozy sera convoqué par le parquet dans un délai d’un mois pour statuer sur sa date d’incarcération, indiquant aussi qu’un éventuel appel ne suspendra pas le jugement rendu.

AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!