Lors d’une cérémonie solennelle organisée dans la capitale sénégalaise, le général Pascal Ianni, commandant de l’armée française en Afrique, a remis au général Mbaye Cissé, chef d’état-major des armées du Sénégal, les clés du camp militaire Geille et de l’escale aéronautique située à l’aéroport international de Dakar. Ces deux sites constituaient les dernières emprises françaises dans le pays.
Une promesse électorale devenue réalité
Cette restitution répond à une promesse de campagne du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024 sur un programme de rupture porté par le parti Pastef. Dès sa prise de fonction, le chef de l’État avait affirmé son engagement à renforcer la souveraineté nationale en exigeant le retrait des troupes françaises d’ici 2025.
« Le Sénégal est un pays indépendant, un pays souverain, et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires étrangères », avait-il déclaré lors de ses vœux de Nouvel An. Il avait cependant insisté sur le fait que cette décision ne signifiait pas une rupture des relations avec Paris, mais plutôt l’ouverture d’un « partenariat rénové ».
Le général Mbaye Cissé a salué « un tournant important dans le riche et long parcours militaire entre les deux pays », qualifiant la cérémonie de « point d’aboutissement de plusieurs mois de discussions amicales et fraternelles ». Il a souligné que les deux armées avaient convenu de « circonscrire de nouveaux objectifs » pour adapter leur coopération sécuritaire aux réalités actuelles, dans une dynamique de consolidation de « l’autonomie stratégique » du Sénégal.
Du côté français, le général Pascal Ianni a reconnu l’importance symbolique de cette page qui se tourne : « La présence militaire française au Sénégal remonte à plus de deux siècles. Aujourd’hui, nous opérons un changement structurel de notre présence sur le continent. Nous devons agir différemment, dans une Afrique dynamique, sans avoir besoin de bases permanentes » a-t-il indiqué.
Un désengagement progressif
En effet, la France procède méthodiquement au retrait de ses troupes permanentes en Afrique. Depuis 2022, Paris s’est retiré du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Au Gabon, la base française a été convertie en un camp géré conjointement avec les autorités locales.
La base de Djibouti, qui regroupe encore 1 500 soldats, reste la seule présence militaire permanente française sur le continent africain. Elle devrait désormais servir de « point de projection » pour les missions ponctuelles françaises en Afrique, notamment après la fin de l’opération Barkhane au Sahel.
Ce retrait n’est pas perçu comme une rupture diplomatique. Le président Faye a insisté sur la volonté de construire une relation d’égal à égal avec la France, fondée sur le respect mutuel et des intérêts communs. Ce message a été réitéré par les responsables militaires lors de la cérémonie de Dakar, où l’accent a été mis sur la continuité de la coopération en matière de formation, de renseignement et de sécurité régionale.
Pour le Sénégal, cette restitution symbolise un renforcement de sa souveraineté nationale et de sa capacité à prendre en main sa propre sécurité.

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