Gen Muhoozi a exigé que l’ambassadeur présente des excuses à "Muzehe" (surnom du président Museveni), sous peine d’expulsion. « Il doit demander pardon ou quitter notre pays », a-t-il martelé sur les réseaux sociaux, intensifiant ainsi la crise diplomatique naissante.
Suite à ces déclarations virulentes, l’ambassadeur William Popp a rencontré le président Museveni, selon le journal Chimpreports. Les deux parties se sont entendues pour ne pas divulguer le contenu de leur entretien. Toutefois, les spéculations sur la nature des discussions restent vives, alimentant un climat déjà tendu entre Kampala et Washington.
La réaction américaine ne s’est pas fait attendre. Le 4 octobre 2024, la commission des affaires étrangères du Sénat américain a mis en garde le général Muhoozi contre la poursuite de cette confrontation, avertissant qu’elle pourrait avoir de sérieuses conséquences. « Toute nouvelle confrontation entraînera de sérieux problèmes et sera accompagnée d’une réponse ferme », a déclaré la commission, insistant sur le rôle de l’ambassadeur Popp, qui collabore avec le gouvernement ougandais pour « renforcer les relations entre les deux pays ».
Le 15 octobre 2024, le général Muhoozi a réagi en remettant en question l’histoire des relations entre les États-Unis et l’Ouganda. Dans une réponse directe à la commission américaine, il a évoqué les périodes sombres des régimes d’Idi Amin et de Milton Obote, ainsi que le soutien présumé des États-Unis au régime de l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1970 et 1980.
« Renforcer les relations entre les Américains et les Ougandais ? Où étaient les Américains lorsque Idi Amin et Obote tuaient notre peuple ? », a-t-il lancé. « Si je me souviens bien, dans les années 1970 et 1980, le gouvernement américain faisait tout son possible pour maintenir le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. »
Ces propos, qui font écho à des critiques récurrentes d’impérialisme occidental en Afrique, risquent d’aggraver davantage les relations entre l’Ouganda et son partenaire historique.
Le gouvernement ougandais, pour sa part, nourrit des soupçons croissants à l’égard de l’ambassadeur William Popp et de ses collègues à l’ambassade des États-Unis. Kampala accuse en effet certains diplomates américains, notamment Shirm Christopher, responsable des affaires politiques, et le représentant des services de renseignement américains, de soutenir secrètement l’opposition en vue des élections présidentielles de 2026.
Ces allégations d’ingérence étrangère surviennent alors que le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, devrait se représenter une nouvelle fois en 2026. Son fils, le général Muhoozi, est souvent cité comme un potentiel successeur, bien qu’il ait lui-même nié ces ambitions.
Le climat politique en Ouganda se durcit à l’approche de cette échéance, avec des tensions qui s’intensifient tant au niveau national qu’international. Si la crise actuelle entre l’Ouganda et les États-Unis n’est pas désamorcée rapidement, elle pourrait avoir de lourdes conséquences diplomatiques entre les deux pays.
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