Dans une mise en scène savamment orchestrée où s’entremêlent posture théâtrale, hypocrisie politique et manipulation calculée, il s’est autoproclamé artisan de la paix, effaçant d’un trait de discours les multiples déclarations belliqueuses par lesquelles il avait, par le passé, menacé d’envahir le Rwanda et de renverser son gouvernement légitime.
Ce retournement opportuniste, loin d’être anecdotique, constitue une constante dans la rhétorique présidentielle congolaise : après avoir proféré la menace, il endosse le rôle de victime, se présentant aux yeux de la communauté internationale comme la cible innocente d’un conflit dont il est pourtant l’un des principaux instigateurs.
Derrière cette posture victimaire soigneusement travaillée se cache une politique de duplicité méthodique, qui mine la stabilité régionale tout en dissimulant les responsabilités internes.
Car le « bras de paix » que le président congolais prétend avoir tendu à ses voisins n’est, en réalité, qu’un voile rhétorique recouvrant des actes de guerre indirecte, une stratégie cynique destinée à entretenir la conflictualité tout en se drapant dans une moralité de façade.
La réalité de cette prétendue paix est sans ambiguïté. Elle s’incarne dans l’armement et l’intégration, au sein même de l’armée nationale, des FDLR, une force génocidaire dont la responsabilité dans les crimes les plus abjects n’est plus à démontrer. Elle s’incarne également dans le soutien ou la complaisance à l’égard de milices criminelles responsables de persécutions ethniques, d’exactions systématiques et d’actes d’une barbarie indicible, notamment l’immolation de civils en raison de leur seule appartenance communautaire.
Elle s’exprime encore dans la négation obstinée de l’identité congolaise du M23, subterfuge commode lui permettant d’éluder toute responsabilité politique dans la recherche d’une solution nationale à une crise enracinée dans les dysfonctionnements de son propre État.
Cette duplicité s’illustre aussi dans une diplomatie à double visage : d’un côté, des appels incessants à l’aide internationale, multipliés sur toutes les tribunes et dans toutes les capitales ; de l’autre, une politique active de sabotage de toute initiative susceptible de produire un règlement durable du conflit.
A cela s’ajoute le recours à des mercenaires étrangers pour mener des opérations militaires vouées à l’échec, démontrant ainsi la faillite stratégique d’un pouvoir qui refuse d’assumer la responsabilité de ses défaites. Dans ce théâtre politique, le Rwanda est élevé au rang de bouc émissaire commode, accusé de tous les maux d’un pays que ses dirigeants eux-mêmes ont vidé de sa substance, laissant prospérer la corruption, l’impunité et le pillage éhonté des ressources nationales par des cercles oligarchiques bien identifiés.
Ainsi se déploie une mécanique rodée où le mensonge répété tient lieu de politique étrangère et où l’art de la diversion supplante celui de la gouvernance. Tandis que les discours s’enrobent d’un vernis moraliste, les faits eux demeurent implacables.
Ce n’est pas le Rwanda qui est la source de l’instabilité congolaise, mais bien un système de pouvoir qui a choisi le mensonge comme instrument de survie et la fuite en avant comme substitut à la responsabilité politique.
C’est dans ce contexte que les mots du Président Kagame résonnent avec une pertinence presque prophétique :
« Il est vain de discuter avec ceux qui ont tant répété leurs mensonges qu’ils ont fini par y croire eux-mêmes. »
« Aucune leçon sur la paix n’a à être donnée au Rwanda : ceux d’entre nous qui ont combattu pour la paix en connaissent le prix. »
Ces paroles ne sont pas seulement une réplique aux accusations infondées, mais une mise en garde contre la banalisation du mensonge comme outil de gouvernement. L’histoire, elle, ne retiendra ni les déclarations emphatiques ni les mises en scène pathétiques, mais la vérité nue des actes. Et cette vérité, aujourd’hui, expose sans fard un pouvoir congolais englué dans ses propres contradictions, prisonnier d’un récit fabriqué qu’il a fini par croire lui-même.

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